"Le 30 septembre 2021, jour de mes 60 ans, j'ai eu un grave accident de tracteur, se souvient Bernard. La roue arrière m'a écrasé la cage thoracique. L'agricultrice voisine, dont je travaillais le champ, a appelé les secours et j'ai été rapidement évacué en hélicoptère sur Lyon où le diagnostic a été posé : 17 côtes cassées, fracture du sternum et pneumothorax. Commença alors pour moi un séjour d'une quinzaine de jours à l'hôpital, à 170 kilomètres de mon exploitation."
"Même si au début je n'avais en tête que ma santé, je ne pouvais m'empêcher de penser à ma mère, âgée de 84 ans, seule à la maison et sur la ferme, alors que devait commencer la récolte des châtaignes, reprend-il. Mais c'était sans compter sur un incroyable élan de solidarité de la part de mes amis, collègues, voisins."
Un soutien de toute part
"Dans l'urgence, 48 heures après mon accident, deux voisins castanéiculteurs sont venus récolter mes Bouches de Bétizac, raconte Bernard. En parallèle, le réseau syndical auquel j'appartiens s'est mis en branle pour que le reste du travail s'effectue. Sur deux jours, les 9 et 30 octobre, une trentaine de personnes se sont retrouvées dans mes parcelles. C'était complètement fou. Il y avait trois aspirateurs à châtaignes, des bras pour poser des filets, trier, récolter... Je n'avais jamais vu ça."
"On m'a raconté qu'il avait fallu limiter le nombre de participants pour qu'ils ne soient pas trop nombreux sur le chantier. C'était bouleversant. Tous ces gens pour m'aider, me soutenir, faire en sorte que ma récolte se passe au mieux. Même ma coopérative a joué le jeu, elle est venue récupérer sur place les 7 tonnes de châtaignes qu'ils avaient récoltées."
"Et puis, il y a eu aussi tous les à-côtés, ajoute Bernard. Tous les appels reçus quand j'étais à l'hôpital et même après. Secrétaire général de mon syndicat départemental, je sais qu'on me connaît dans le monde agricole ardéchois, mais je ne m'attendais pas pour autant à ce que des élus territoriaux, des agents des services de l'État, des collaborateurs... prennent de mes nouvelles."
"J'ai été touché. Il y a eu aussi la présence de mes voisins pour ma mère, les courriers de soutien. Toutes ces petites attentions m'ont ému, aidé à aller mieux et prouvé que je n'étais pas seul. C'est juste incroyable et je remercie encore toutes les personnes pour cela."