Chaque jour, au Grenier de Mézos, des mains expertes trient, réparent, classent une multitude d’objets, parfois insolites et les remettent à la vente. Ce village de 850 habitants est situé dans la pinède landaise, à une quinzaine de kilomètres des plages océanes. Ici, les gens alentour viennent se débarrasser de choses que d’autres rachètent à moindre coût…
Contact humain et lien social
Si Thomas Jeanson a toujours le statut d’agriculteur, ce « bric-à-brac » l’occupe aujourd’hui beaucoup plus que ses brebis et sa ferme pédagogique destinée aux enfants : « Je ne suis pas issu du monde agricole, j’ai créé cette exploitation au début des années 2000 pour sensibiliser les jeunes à leur environnement et leur montrer l’interaction entre l’homme et la nature », dit-il. Mais à la suite du passage de la tempête Klaus, en 2009, son activité agricole mise à mal est passée au second plan et il s’est beaucoup investi dans la recyclerie de la commune voisine, au point d’en devenir le président il y a quatre ans.
« J’aime ce lieu “trouve-tout” ouvert et accueillant. »
Thomas est heureux du chemin parcouru. « Nous avons développé un lieu viable économiquement, créateur d’embauches - douze salariés ce jour - et socialement utile, résume le cinquantenaire. Un endroit conçu pour échanger, créer, se donner des coups de main. Ce n’est pas une structure de réinsertion ou une communauté Emmaüs. Pas de contrats aidés ou de financements publics, mais des embauches en CDI générées par nos revenus. »
Dans ce lieu, l’ambiance est détendue, le bonjour amical, le tutoiement facile. Un bien-être que le président souhaite préserver. Plus question d’agrandir davantage l’activité de tri et de vente. En revanche, toujours soucieux de contact humain et d’ouverture, il imagine des projets connexes : des structures de réinsertion sont invitées dans leur atelier de réparation et de pièces détachées ; une cantine, ouverte en novembre 2019, récupère des invendus alimentaires qu’elle cuisine et vend à prix libre…
Après s’être investi de manière intense au Grenier, Thomas, qui a toujours son statut d’entrepreneur agricole, pense développer d’autres activités au sein du corps de ferme. Rencontres et partages resteront, sans nul doute, ses fers de lance.