Dès que l’on parle costume historique, Sylvie Bambalère démarre au quart de tour. Elle est incollable sur la mode, les accessoires, les coutumes des siècles passés, avec une nette préférence pour le XIXe siècle. « Les femmes de la haute société portaient le corset, des “faux-culs” avec une poitrine avantageuse pour, de profil, former un “S”… Il y a de beaux drapés, des chapeaux extravagants et elles pouvaient se changer jusqu’à cinq fois par jour… », explique-t-elle.
Echanges sur les réseaux sociaux
Mais la passion ne s’arrête pas là. Sylvie est aussi capable de coudre la tenue de vos rêves, avec le souci du détail qui en fera une réplique fidèle du costume d’époque. « Il faut être très pointu et mener beaucoup de recherches car chaque période a des codes très précis », souligne la talentueuse couturière qui peut passer 120 heures à confectionner une robe.
Elle cumule les gravures de mode, cherche les dentelles rares et les tissus, restaure des ombrelles, sacs ou éventails, parcourt les vide-greniers avec frénésie mais aussi les sites de vente entre particuliers. Elle échange, troque, discute avec ses amis des réseaux sociaux qui partagent la même passion. « Toute petite, je me souviens de ma mère installée à la machine à coudre et de moi m’amusant à assembler les chutes de tissus ensemble. J’adorais ça et cela ne m’a jamais quittée. »
Reconstitution historique
La récompense, ce sont ces jours où elle porte la robe « pour de vrai ». « Je participe à des week-ends de reconstitution historique. Les personnes viennent costumées. D’ailleurs, il ne faut surtout pas dire déguisés ! », précise la cinquantenaire au franc-parlé. Bien sûr, elle a déjà pris part au carnaval de Venise… Et elle entraîne mari, famille et amis avec elle pour vivre ces moments improbables. « Nous nous mettons au rythme de l’époque concernée, nous déplaçant à pied ou en calèche, sans portable ! La journée se termine toujours par un bal. Nous incarnons des personnages de la haute société, passant leur temps à se promener, à papoter dans une grande oisiveté. J’adore cette parenthèse extravagante dans notre vie moderne. »
Il arrive que, dans ces moments-là, les gens lui demandent : « Et sinon, vous faites quoi dans la vie ? ». Elle répond fièrement : « J’élève des cochons de plein air à Lucq-de-Béarn, dans les Pyrénées-Atlantiques. » À la surprise générale, cette belle dame en robe de « princesse » est vraiment éleveuse. Tous les matins, elle soigne ses cochons et se consacre à sa passion quand elle a du temps libre. Un grand écart qui la fait bien rire. Hélène Quenin