Les carences chez les porcs entraînent des problèmes sanitaires, locomoteurs et un ralentissement de la croissance. « Les besoins alimentaires de base sont bien connus, grâce notamment aux travaux de l’Institut technique d’agriculture biologique (Itab) ou l’Institut du porc (Ifip) », rappelle Loïc Flatrès-Grall, formateur en zootechnie. « Mais ils doivent être adaptés à chaque exploitation. »
Il recommande avant tout aux éleveurs qui fabriquent leur aliment à la ferme de les faire analyser. « La ration de base est composée de 40 % de protéagineux et 60 % de céréales, indique le formateur. Mais il faut aussi surveiller les oligo-éléments, les vitamines, les minéraux… » Il est impossible de faire analyser sa ration quotidiennement quand celle-ci évolue en fonction des coproduits présents sur l’exploitation. Dans ce cas, il faut « avoir en tête qu’une ration pâturée ou sous forme d’aliments présente des apports en phosphore et phytase, explique Loïc Flatrès-Grall. On peut donc baisser leur apport spécifique, voire le supprimer. Le calcium, en revanche, manque souvent. Il y en a surtout dans le lait ou le petit-lait. Le maërl, une algue, peut aussi être distribué en pâture ou les parcours.
Du côté des oligo-éléments, « le cochon a très peu besoin d’être complémenté en fer, s’il le trouve dans la terre », témoigne Loïc Flatrès-Grall. Le sel de mer, souvent versé dans la ration, peut venir la rehausser en sodium, potassium ou encore magnésium.
Huiles, coquillages, fourrages
Au rayon des vitamines, « le cocktail classique des besoins est le même que chez l’homme », partage le formateur. A savoir, les vitamines K et de A à E. Si le système ne donne pas des quantités suffisantes au cheptel, « utiliser des huiles, notamment de foie de morue, peut être un bon moyen d’enrichir la ration. En bord de mer, des éleveurs utilisent aussi des coquillages légèrement broyés et des algues. »
Il résume : « Plus le système permet des apports diversifiés, plus le porc trouve lui-même ce qu'il lui faut. Mais, si l'on s’interroge, en système plein air, sur les richesses de ses matières premières, le plus facile est de se tourner vers le commerce. Je préconise d’acheter un complexe oligo-éléments qui permet de couvrir tous les stades. En général, c’est un seul type de poudre qu’on ajoute en fonction de la quantité d’aliments consommée par l’animal. » Avec un risque : le gaspillage. Mais un avantage : « On sécurise les apports. »
Dernier conseil du spécialiste : « Mettre du fourrage à disposition des porcs reste toujours une valeur sûre. » Il incite à proposer jusqu’à 10 % d’alimentation en fourrage, sans le compter dans la ration. « Ça sert d’assurance ! »