Éleveur de porcs à Montferrer, dans les Pyrénées-Orientales, Thibault Gonzalés a opté pour le plein air et installé ses parcs à 1 000 m d’altitude, dans des sous-bois. « Je tiens à y produire mes porcelets pour qu’ils soient adaptés à ce milieu dès leur naissance, explique-t-il. Dans un parc de 10 ha, j’ai installé 18 cabanes individuelles pour les truies, de race gasconne. » Chacune a son quartier autour de sa cabane, délimité par des fils électriques. Deux verrats, gascons eux aussi, assurent les saillies.

Les mises-bas s’étalent sur l’année. Les truies ont deux portées de 6 à 8 porcelets par an. « Je laisse ceux-ci deux mois avec leur mère, avant d’introduire toute la portée dans le parc d’engraissement. En groupe, ils arrivent mieux à trouver leur place. »

Dans un deuxième parc de 20 ha, deux cabanes paillées de 5 m x 12 m accueillent les porcs à l’engrais. À partir de ces cabanes, qui restent fixes, le parc est divisé par des fils électriques en plusieurs zones, dans lesquelles Thibault déplace les porcs en fonction des saisons. « L’été, je les mets sur des versants à l’ombre, et l’hiver sur des versants ensoleillés », explique-t-il. Les porcs consomment durant 7 à 8 mois, jusqu’à l’abattage, un aliment bio à base d’orge, de maïs, de féverole, de luzerne et de tourteau à 16 % de protéines. La ration quotidienne par tête va de 1,5 kg l’été à 2,5 kg l’hiver. « À l’automne, lorsque les porcs consomment aussi des glands et des châtaignes trouvés sous les arbres, je réduis l’aliment. Sinon, ils engraissent trop », précise Thibault.

Acheté par camion de 18 tonnes, cet aliment bio, garanti sans OGM, lui coûte 600 €/t. « Entre le sevrage et l’abattage, chaque porc en consomme 420 à 480 kg, ce qui représente un coût alimentaire de 250 à 290 € », calcule-t-il. Mais en valorisant en direct sa viande et ses charcuteries, il dégage un chiffre d’affaires de 1000 à 1200 € par porc, et compense ainsi des coûts de production élevés.

4 à 5 porcs par semaine

Chaque semaine, Thibault sélectionne quatre à cinq porcs prêts à abattre. Pour les trier, il a installé un couloir de contention dans une zone plane du parc d’engraissement. « Je vais agrandir cette zone pour y construire un nouveau bâtiment où je pourrai fixer des auges sur une dalle de béton. J’ai eu trop de casse sur celles installées dans les pentes », explique-t-il. Ce bâtiment mesurera 17 m par 8 m. La hauteur, de 2,80 m, permettra de parcourir le couloir central avec le tracteur pour distribuer plus facilement l’aliment. « Je vais embaucher un salarié à temps partiel pour m’aider sur l’élevage. Je pourrai ainsi élever et transformer un peu plus de porcs pour répondre à la demande. »