« En conditions de défanage difficile […], l’acide caprylique montre un effet dessiccant satisfaisant et comparable aux spécialités du marché sur les deux années d’expérimentation », résume Cyril Hannon, animateur de la filière de la pomme de terre chez Arvalis.
L’institut du végétal a évalué en 2021 et 2022, dans la Marne et le Loiret, l’efficacité de cet acide gras pour le défanage des pommes de terre. "La matière active de biocontrôle agit par contact, de manière rapide et non sélective et détruit la cuticule des plantes", explique l’expert.
IFT réduit
En 2021 dans la Marne, année humide, à un dosage de 20 l/ha en double application, l’acide caprylique a montré des performances similaires aux deux passages de Spotlight Plus (1l/ha) ou de Gozaï (0,8 l/ha) + Beloukha (1,6 l/ha). En 2022, « en conditions très sèches avec une végétation très développée, on a l’impression que la chimie classique se situe légèrement au-dessus de l’acide caprylique », nuance l’expert.
L’application de l’acide gras 24 heures après broyage a elle aussi été concluante, en 2022 dans le Loiret, permettant une dessiccation légèrement plus rapide qu’un Spotlight Plus et proche d’un Beloukha après broyage. Enfin, la combinaison chimie classique puis acide caprylique a conduit à une destruction de feuilles comparables à une double application de Spotlight Plus ou de Sorcier/Brasero et supérieure de 10 % à deux passages de Gozaï + Beloukha. Spotlight Plus a toutefois été un peu plus efficace en 2022 dans la Marne sur tiges.
L’éventuelle homologation de cet acide gras pourrait permettre de réduire l’IFT (1) et de varier les molécules pour les producteurs ne pouvant ou ne souhaitant pas recourir au défanage mécanique, conclut Anaïs Toursel, ingénieur régional Nord chez Arvalis.
(1) indice de fréquence de traitement.