Selon une étude publiée par une équipe de chercheurs dans la revue Science le 6 octobre 2017, 75 % des échantillons des miels mondiaux sont contaminés par des néonicotinoïdes. « Sur ces échantillons contaminés, 45 % contenaient au moins deux néonicotinoïdes et 10 % quatre ou cinq », indique l’étude.
La fréquence de contamination la plus élevée a concerné les miels de l’Amérique du Nord (89 %), devant l’Asie (80 %) et l’Europe (79 %). L’Amérique du Sud a présenté la plus faible (57 %).
« Ces résultats suggèrent qu’une partie importante des pollinisateurs dans le monde sont probablement affectés par les néonicotinoïdes », ont relevé les scientifiques.
Les concentrations relevées dans 198 échantillons de miel produits sur toute la planète ne sont pas considérées comme dangereuses pour l’homme. Elles sont en effet inférieures au plafond autorisé par l’Union européenne, selon les chercheurs. Mais si les experts ont reconnu que ces découvertes n’étaient pas vraiment une surprise, ils estiment néanmoins que la menace représentée par ces substances devait être prise au sérieux.
Nouvelle preuve de la nécessité d’une interdiction urgente
Pour l’Unaf (Union nationale de l’apiculture française), cette étude confirme ce qu’elle dénonce depuis des années : les néonicotinoïdes polluent très largement notre environnement (végétation cultivée et sauvage, eau, sols, etc.) et les abeilles y sont très largement exposées.
« Si les seuils retrouvés dans les miels sont non toxiques pour la santé humaine, il n’en est pas de même pour les abeilles qui, à ces niveaux de contamination, peuvent être sérieusement affectées », estime l’Unaf.
Pour Gilles Lanio, président de l’Unaf, « depuis trop longtemps, l’abeille et l’apiculture sont victimes de ces pesticides. Cette étude confirme la nécessité d’une interdiction urgente et totale des néonicotinoïdes ».
Rappelons que l’interdiction des néonicotinoïdes entrera en vigueur en septembre 2018, excepté si le gouvernement décide, sur la base de l’avis de l’Anses attendu pour l’automne, de délivrer des dérogations à cette interdiction.