À la suite de l’avis de l’Anses de février dernier (1), un groupe de travail a été initié par les ministères de l’Agriculture et de la Transition écologique en vue de renforcer les mesures de protection des abeilles et autres pollinisateurs vis-à-vis de l’utilisation des produits phyto.
La première réunion a eu lieu fin mars et la deuxième jeudi 9 mai. Toutes les parties prenantes ont ainsi pu contribuer au débat. « Il y a un réel intérêt partagé pour une politique de préservation de la biodiversité et notamment des abeilles et des pollinisateurs », considère Christian Durlin, de la FNSEA. Quant à l’Union des industries de la protection des plantes (UIPP), elle n’est pas opposée à une évolution, sous réserve d’employer des tests validés et faisables au moment de l’homologation. Elle demande aussi une cohérence européenne.
Pour une entrée en vigueur début 2020
De son côté, Anne Furet, à l’Unaf (2), se dit déçue et ne sait pas ce qu’il va ressortir de ces réunions : « Fort heureusement, il sera compliqué de mettre de côté l’avis de l’Anses pour faire évoluer l’arrêté. Toutefois, à ce stade, on ne peut pas dire dans quelles mesures cela va avancer. » Les apiculteurs rappellent en effet, dans un rapport publié récemment, leur soutien aux recommandations de l’agence (élargissement aux fongicides-herbicides, traitements nocturnes etc.). L’Unaf émet aussi des recommandations supplémentaires, comme améliorer l’information du monde agricole sur la dérogation à l’arrêté.
Une autre réunion devrait avoir lieu en début d’été afin de présenter les propositions des ministères. La consultation publique serait prévue au plus tard cet automne pour une entrée en vigueur du texte début 2020.
(1) Lire La France agricole du 22 février p. 18.
(2) Union nationale de l’apiculture française.