Héritées du génie militaire, les chenilles ont fait leur apparition très tôt sur les matériels agricoles. Fabriquées en métal, elles ne permettaient pas de circuler sur la route et étaient par conséquent réservées aux conditions extrêmes comme dans les vignes très pentues. Avec le développement des chenilles en caoutchouc, cette solution alternative aux pneus IF et VF connaît une croissance exponentielle. L’argument principal en faveur de son adoption est l’amélioration de la capacité de traction, qui permet de travailler en conditions très humides, là où les pneumatiques trouvent leurs limites. C’est pour cette raison qu’elle s’est intégrée rapidement aux arracheuses de betteraves et aux moissonneuses-batteuses.

Pour tous les matérielsagricoles

Néanmoins, si la chenille facilite des interventions plus tard dans la saison, elle n’est pas une solution miracle et elle peut aussi s’enliser. Et là, l’opération de désembourbage est nettement plus périlleuse qu’avec un engin à roues.

En outre, l’autre point fort de la chenille est la plus grande surface de contact avec le sol, qui réduit le matraquage provoqué par les engins lourds comme les automoteurs de récolte. Mais les essais menés par la DLG (société des agriculteurs allemands) montrent une différence de performance entre les systèmes, l’emplacement du barbotin jouant un grand rôle sur l’empreinte au sol.

Par ailleurs, la suspension du train de chenilles a plusieurs intérêts. Le premier est la réduction des vibrations. En effet, avec des machines qui sont de plus en plus souvent équipées d’usine, et donc chenillées tout le temps, le confort est indispensable.

Priorité au confort

De nombreuses améliorations ont donc été réalisées avec des trains suspendus. Une bonne suspension du train de chenilles passe par l’indépendance et le débattement entre les différents éléments la composant.

De plus, ces deux facteurs contribuent à épouser au mieux les irrégularités du sol, présentant le deuxième intérêt de la suspension. C’est-à-dire, conserver les propriétés de la chenille, avec une grande surface de contact au sol de manière à augmenter la traction et/ou diminuer la pression au sol.

La chenille se compose de plusieurs éléments, dont les galets. Ces petites roues s’assurent de plaquer au sol la chenille, et répartissent le poids du véhicule sur la surface de contact au sol. Il est donc logique qu’une grande partie des solutions technologiques de suspension tournent autour de cette pièce.

Ainsi, les galets sont le plus souvent montés sur des boggies par paires. Ce dernier assure une oscillation entre deux galets, avec un axe perpendiculaire à celui de l’avancement. Cependant, l’oscillation peut se faire aussi via un axe parallèle au sens d’avancement. Un mouvement de balancier est alors créé entre le galet intérieur et celui extérieur de la chenille, augmentant les capacités d’adaptation au sol.

Une suspension intégrale

Les trains de chenilles adoptent également des systèmes hydrauliques ou mécaniques de façon à suspendre le boggie dans son intégralité. Celui-ci est alors relié au châssis par un bras libre en débattement. Un amortisseur hydropneumatique ou un ressort s’assure ensuite que le boggie suit les grosses irrégularités du terrain, positives comme négatives. Des ressorts peuvent également relier deux sous-parties du châssis afin d’assurer un débattement entre ces dernières.

D’autre part, plusieurs boggies, suspendus indépendamment, sont à même d’être utilisés sur des trains de chenilles possédant quatre galets. Sur des systèmes avec un nombre de galets impair, un boggie peut regrouper un galet d’un côté, et un second boggie de deux galets de l’autre. Ils peuvent également comprendre un galet et un galet tendeur.

Notons, enfin, que pour les véhicules chenillés d’usine, une suspension mécanique ou pneumatique est souvent placée entre le train de chenille et le châssis du véhicule. Des systèmes de ressorts ou encore de coussins d’air sont employés. Dans ce cas, cette suspension, en plus des différentes solutions techniques citées, est surtout présente pour le confort du chauffeur.