« Sur la question des surtranspositions, je ne peux qu’être d’accord, a répondu Annie Genevard lors de son audition par la commission des affaires économiques du Sénat, le mercredi 6 novembre 2024. Certaines décisions prises au Parlement et singulièrement à l’Assemblée nationale ont été irresponsables dans les conséquences qu’elles ont portées. »

« Certaines filières mises dans des situations absolument impossibles »

La ministre de l’Agriculture répondait à une question du sénateur Laurent Duplomb (LR), qui a déposé une proposition de loi pour assouplir les règles environnementales. « Je le dis à la fois pour l’Anses, le danger avait été pointé à l’époque, et je le dis pour les surtranspositions qui mettent dans des situations absolument impossibles certaines filières », a-t-elle insisté.

Annie Genevard a cité deux exemples. Le premier est celui des producteurs français de noisettes. « Franchement, ça fend le cœur, a-t-elle estimé. […] C’est dramatique. Ils n’ont rien pour traiter. Ils n’ont rien pour traiter alors que tous les concurrents européens, eux, traitent. C’est la réalité. Et je vous le dis, la situation de certaines filières fend le cœur. »

Deuxième exemple, celui des cerises. « Chaque fois que je rencontre un producteur de cerises, il me parle de cela, ou alors les producteurs ne savent pas de quoi ils parlent, ce qui m’étonnerait un peu. On a quand même […] surtransposé, ou, plus exactement, antéposé. On a pris des dispositions trois ans avant l’Europe. »

Pour la ministre de l’Agriculture, en prenant de telles décisions, la France a « fragilisé nos filières, appuie-t-elle. Sur les surtranspositions, les phytos, les ICPE (1), l’eau, il faudra y revenir, mais je vous le dis, le combat sera très difficile. »

(1) Installations classées pour la protection de l’environnement.