Stéphane Dahirel est producteur de volailles à Lanouée. Lors de la dernière saison, il a testé des produits à base d’algues sur une parcelle de 2,5 ha de blé meunier en remplacement des fongicides et des insecticides. « J’ai réalisé quatre passages d’extraits d’algues en pulvérisation, complétés avec des oligo-éléments », explique-t-il. Ce mélange renforce l’immunité de la plante, qui devient moins sensible aux maladies. « Cela ne se fait pas en un claquement de doigts. Au préalable, il faut choisir une variété de blé résistante, prévient-il. J’ai semé moins dense que dans un itinéraire classique. La rotation des cultures est primordiale. On n’implante pas une céréale après une autre. »
Valoriser sous une même marque
Dans cette parcelle, il a obtenu un rendement de 77 q/ha contre 87 q/ha pour un blé conventionnel. Au niveau de la qualité, le blé est panifiable, sans mycotoxine et présente le même taux de protéines qu’en standard. Le surcoût du programme à base d’algues est estimé entre 30 et 40 €/ha. Pour le compenser, ainsi que la baisse de rendement, ce blé est payé 10 à 15 % plus cher que le prix de marché.
Une vingtaine d’agriculteurs, représentant une centaine d’hectares situés sur le territoire du syndicat mixte du grand bassin de l’Oust (SMGBO), sont engagés dans la démarche. Un contrat de filière est en cours d’élaboration avec la meunerie Paulic, de Saint-Gérand, afin de garantir une compensation financière aux agriculteurs. Le but : valoriser sous une même dénomination les cultures issues de ces itinéraires techniques. Ils pourront s’appuyer sur l’association « Merci les algues ! ». La marque du même nom permettra de promouvoir les produits végétaux, mais aussi animaux, utilisant les algues pour réduire les phytosanitaires et les antibiotiques.I. Lejas