Depuis le 22 septembre 2025, les appels d'offres «simplifiés» remplacent l'arrêté tarifaire d'octobre 2021 (S21) pour les nouveaux projets de centrales sur bâtiment ou ombrière dont la puissance est supérieure 100 kWc jusqu'à 500 kWc. Il est désormais obligatoire d'être lauréat de ce nouvel appel d'offres pour pouvoir bénéficier du soutien de l'Etat. Auparavant, cette exigence ne concernait que les installations au-delà de 500 kWc.

« Le contexte a changé. Nous sommes aujourd’hui en surproduction d’électricité avec des heures à prix négatif à certain moment (offre excède la demande). L’Etat limite donc son soutien forçant les producteurs de plus de 100 kWc à s’exposer davantage au marché, via la mise en concurrence » décrypte Isabelle Hascoët, animatrice à l’Apepha (1).

Vendre sur le marché de l’électricité

Concrètement, il faudra vendre son électricité sur le marché et ensuite l’Etat pourra compenser si le prix est trop bas. Le premier appel à candidature a démarré le 22 septembre avec une date limite de dépôt de dossier au 2 octobre. « Le cahier des charges prévoit pour cette première période un prix plafond est de 9,5 c€/kWc (un dossier avec un prix au-delà ne sera pas étudié). Le ministre de l’Energie désignera les candidats retenus pour la puissance appelée sur la période (192 MWc 1ere période). Le dispositif permet d’accéder à un contrat de 20 ans avec EDF-OA en complément de rémunération » détaille l’Apepha. Par exemple, pour un candidat retenu a un prix de 8.5 c€/kWc, s’il vend son électricité sur le marché à 5 c€/kWc, l’Etat lui apportera le complément jusqu’au tarif retenu. Si le prix de l’électricité augmente (ex une nouvelle crise de l’énergie), dans ce cas le candidat devra rendre la différence à l’Etat.

Autre point important : il faudra stopper l’injection d’électricité sur le réseau durant les périodes de prix négatif. « Cela requiert une gestion automatique de la centrale photovoltaïque pour passer soit en mode stockage, autoconsommation individuelle ou arrêt, durant ces périodes. » Pour les porteurs de projet, cela va nécessiter aussi de collaborer avec des agrégateurs dont le métier est de commercialiser l’électricité.

Toutes ces nouvelles règles posent beaucoup de questions : quel sera le nombre d’heures à prix négatif dans l’année qui entraîne un manque à gagner ? Les installateurs proposeront-ils des projets clé en main ? Faut-il investir dans des batteries ? Et surtout quelle rentabilité économique ?

« La mise en place de projets solaire photovoltaïques dans ce nouveau cadre constitue un tournant qui sera sans doute difficile à mettre en œuvre pour beaucoup d'agriculteurs dont la production d'énergie n'est pas le cœur de métier » estime l’Apepha. Il faudra déjà réussir à être lauréat de l'appel d'offres avec un tarif qui permette une rentabilité du projet, vendre son électricité sur le marché et en plus piloter (ou faire piloter) sa production en cas de non-injection.

Il reste possible d’installer jusqu’à 100 kWc sous le régime d’achat garanti (tarif guichet) mais avec un tarif d’achat qui pourrait rapidement devenir moins intéressant si l’offre afflue dans ce segment avec la question de rentabilité du projet derrière.

(1)association des Agriculteurs Producteurs d’Electricité PHotovoltaïque Associés www.apepha.fr; contactapepha@gmail.com

Ph (panneaux photovoltaïques) « Le modèle économique reste à étudier pour déterminer le tarif d’achat proposé à l’Etat par chaque candidat producteur en intégrant toutes les données » estime l’Apepha.