« De nombreux éleveurs des Bouches-du-Rhône vendent aujourd’hui leurs agneaux au sevrage, ils sont engraissés et abattus ailleurs, explique Luc Bourgeois, président de la fédération départementale ovine (FDO 13). Nous avons donc mené une réflexion pour ramener la valeur ajoutée dans nos élevages. » Elle a abouti à la création de la marque commerciale « L’Agneau des Bergers de Provence », officialisée le 13 octobre 2025 à l’abattoir de Tarascon.
« Les consommateurs qui souhaitent acheter local, pourront ainsi identifier notre production, complète Luc Bourgeois. Cette marque s’accompagne du respect d’un cahier des charges que nous avons voulu simple à mettre en œuvre. » Une dizaine d’éleveurs sont à ce jour engagés. « Nous tablons sur une quarantaine à terme », précise Sébastien Attias, chargé de mission élevage à la chambre d’agriculture des Bouches-du-Rhône.
Un abattoir de proximité relancé
Les agneaux doivent provenir de brebis de races locales élevées en extensif, et avoir passé au moins trois mois sous la mère avant d’être commercialisés. Ils doivent aussi être apportés à l’abattoir de Tarascon. La création de cette marque s’inscrit dans le cadre de la reprise de ce site d’abattage par les éleveurs en novembre 2021. « Nous sommes passés de 60 à 600 éleveurs clients de l’abattoir. Soit 2 200 tonnes par an, de l’agneau principalement, mais également des taureaux et des chèvres », indique Sébastien Attias.
Vers une appellation d’origine protégée
«Aujourd’hui, l’outil est à l’équilibre. Pour assurer sa viabilité, il est indispensable de le rattacher à des productions bénéficiant d’un label de qualité. C’est le cas du taureau de Camargue AOP (appellation d’origine protégée). Il faut donc conduire une démarche similaire pour l’agneau », détaille-t-il. La FDO 13 prépare un dossier pour demander l'accession à l’AOP. En attendant son aboutissement, la marque commerciale va tenir ce rôle. Pour la lancer auprès des bouchers du département, un concours de l’agneau pascal va être organisé ce printemps.