«En 2002, lorsque je me suis installé, j’ai conçu ma bergerie de telle manière que le temps d’astreinte soit le plus réduit possible », déclare Grégory Angles. À Albignac-Le Dourn, dans le Tarn, il venait de reprendre la ferme de son grand-père, tout en travaillant à l’extérieur. « Il fallait que je sois très efficace », explique le jeune exploitant, qui a débuté avec 240 brebis lacaunes viande « Ovitest ». « J’ai donc misé sur la distribution automatisée de l’alimentation, avec des tapis installés au centre des aires paillées. C’est une configuration très commune dans le département, qui compte de nombreux troupeaux laitiers. Acheté neuf, iI m’a coûté à l’époque 300 €/m linéaire. »

Des déplacements limités

Grégory a préféré cet aménagement de 60 cm de largeur à un couloir d’alimentation de 4 à 5 m, qui impliquait une charpente plus large, d’une section plus épaisse. « Le volume global aurait été plus important et l’ambiance peut-être plus difficile à maîtriser », ajoute-t-il. Le toit est isolé et la surface lisse des panneaux guide la chaleur humide vers le faîtage. L’isolation générait un investissement supplémentaire par rapport à des plaques en Fibrociment classiques. Toutefois, elle représente un atout en hiver et en été, car elle protège aussi bien du froid que de la chaleur.

« Pour distribuer les fourrages, je travaille à poste fixe. C’est très confortable, surtout depuis que je me suis équipé d’une dérouleuse qui déverse directement le foin sur le tapis », souligne l’éleveur. Pour les concentrés, tout est également automatisé. Un caisson circule sur un rail fixé sur la charpente, et vient se positionner au-dessus du tapis. Il apporte les concentrés avec précision grâce à un débit synchronisé à l’avancement des fourrages (programmé en fonction du besoin des animaux). L’approvisionnement du caisson s’effectue par des vis depuis les cellules situées sous le hangar contigu.

Les agneaux logés sur l’aire paillée latérale bénéficient eux aussi d’un distributeur automatique. Il se déplace sur un rail fixé sur la charpente, parallèlement aux longs pans.

Une contention sous abri

Le paillage est réalisé manuellement, mais ne nécessite pas d’effort important. La balle est posée sur un plateau qui avance d’un bout à l’autre au-dessus du convoyeur de fourrages. Au total, l’astreinte nécessite une heure le matin, hors période d’agnelage.

Satisfait de son aménagement, Grégory prévoit de doubler la surface de sa bergerie pour accueillir l’ensemble du troupeau, dont l’effectif a été multiplié par deux depuis son installation. Une partie loge actuellement sur un autre site à 12 km. « J’avais prévu l’allongement dès la construction, et installé un pignon démontable et déplaçable », ajoute-t-il. Quelques améliorations sont programmées, notamment au niveau de l’espace de contention, qui sera décalé sur le côté de la bergerie et équipé d’une toiture. « Il est complémentaire des cornadis autobloquants, qui jouent un rôle primordial pour intervenir facilement sur les animaux », insiste Grégory.

M.-F. M.

La bergerie a fait l’objet d’une porte ouverte organisée par la maison de l’élevage du Tarn.