L’autonomie alimentaire et la conduite sanitaire autour des 600 lacaunes lait sont essentielles pour Frédéric Lacroix, installé à Gréalou. Son système est calé avec des agnelages regroupés sur un mois à partir du 15 septembre. À ce moment-là, il a déjà ajusté ses rations avec Marianne Jean, la technicienne d’Unotec. Le système est basé sur l’ensilage d’herbe et de maïs.
« Cette année, j’ai récolté les 6 ha que j’ai semés, alors que souvent 4 ha suffisent pour combler les besoins, explique Frédéric. Les 2 ha restants sont récoltés en grain et servent à complémenter les rations. » En raison de la sécheresse estivale, les rendements n’étaient pas au rendez-vous, mais l’éleveur n’envisage pas d’investir dans du matériel d’irrigation, qui reviendrait trop cher. L’essentiel des stocks est réalisé au printemps par une trentaine d’hectares d’herbe. 22 ha sont composés d’un mélange de luzerne × dactyle, qui résiste mieux à la sécheresse. En moyenne, trois coupes sont récoltées. Cette année, le couvert était peu dense lors de la dernière coupe, 1 t de MS/ha.
8 ha de RGI × trèfle sont également ensilés vers le 10 mai pour remplir les silos. Les deuxièmes et troisièmes coupes sont récoltées en foin. Toutes les bottes sont pesées et comptées pour faire les rations. Ainsi, Frédéric a calculé qu’il disposait de 362 t de fourrages et 90 de concentrés (de l’orge) et qu’il n’aurait pas besoin d’acheter de fourrages.
Après l’agnelage, les brebis nourrissent leurs agneaux pendant un mois et ne sont pas traites. L’alimentation évolue toutes les semaines pour faciliter la transition jusqu’au début de la traite après le sevrage. La ration à ce moment-là doit permettre la production de 3,2 litres de lait par jour.
Sur les parcours en été
Actuellement et pendant deux mois, la ration comprend 1,4 kg brut d’ensilage de maïs (0,4 kg de MS), 3,3 kg bruts (1,4 kg de MS) d’ensilage d’herbe (mélange luzerne × dactyle et RGI × trèfle), 1 kg de foin de deuxième coupe (luzerne × dactyle) et 200 g de foin de première coupe de prairie naturelle. 300 g d’orge produites sur l’exploitation avec 500 g de complémentaire du commerce et 200 g de tourteau de soja 46, lui aussi acheté, assurent équilibre et niveau de production. Des minéraux sont également ajoutés.
D’autres rations prennent le relais en fonction du niveau de production et du pâturage au printemps. Pendant l’été, après l’arrêt de la traite, les brebis partent sur les parcours.
Le prix payé par la laiterie Sodiaal, 900 €/1 000 litres, même s’il s’est amélioré, impose une maîtrise des charges draconiennes. « Nous visons aussi les primes de qualité TB et TP et nous restons vigilants sur la propreté à la traite », explique Frédéric. Les cellules ne dépassent jamais 500 000 par ml. Pour rester à ce niveau d’autonomie, Frédéric envisage aussi de tester de nouvelles variétés de luzerne ou de ray-grass plus précoces. M.-F. M.
(1) Le 3 septembre, Frédéric Lacroix recevait unecinquantaine de personnes (chercheurs, techniciens, éleveurs européens) pour la journée de clôturedu programme SheepNet (voir La France agricoledu 13 septembre, p. 21).