«Réduire la mortalité de nos agneaux a toujours été une priorité pour nous », déclarent Thierry et Nathalie Boy, à la tête de 850 brebis à Gramat, dans le Lot. Avec à peine plus de 5 % pour ce critère, le couple est l’un des plus performants de son département, où la moyenne des élevages s’affiche à 16 %. Pas étonnant donc que le Gaec ait été choisi pour participer au projet « Robustagno », qui vise à rendre les agneaux plus robustes (lire l’encadré). Parmi les techniques mises en place, la surveillance rigoureuse des animaux tout au long de l’année, et surtout pendant l’agnelage, est primordiale. « Nous passons dans la bergerie toutes les deux heures au moment de la mise bas, aussi bien le jour que la nuit, explique Thierry. Nous avons investi dans une caméra pour faciliter le travail. L’équipement nous a coûté 5 000 € et nous ne pourrions plus nous en passer. »
Conduite rigoureuse
Les exploitants assistent donc à une grande partie des mises bas et interviennent en cas de besoin. Celles-ci ont lieu dans une aire paillée qui accueille les brebis par lot de 120. Dès que la brebis agnèle, une case à la taille de la portée est montée pour un ou deux jours, pour un meilleur confort des animaux et renforcer les liens entre la mère et sa progéniture. La case mesure 1,60 m × 1,60 m, pour celles qui ont deux ou trois agneaux et 1,60 m × 1 m, pour celles qui n’en ont qu’un. Sur le reste de l’aire paillée, ils veillent aussi à ce que chaque brebis suitée dispose d’au moins 3 m2. Nathalie et Thierry pratiquent aussi des adoptions au cas par cas. Par exemple, l’agneau double d’une mère qui manque de lait est conduit auprès d’une autre plus laitière qui n’en a qu’un. « Nous mouillons le petit à adopter avec les eaux de sa nouvelle mère », ajoutent-ils. Une clochette autour du cou de la mère permet aussi au nouveau-né de retrouver celle-ci. Tout est systématiquement enregistré. Nathalie s’occupe de ce suivi mais ils utilisent des codes couleurs pour mieux repérer les agneaux.
Tout au long de l’année les animaux sont triés. « Dès qu’une brebis flanche, nous la réformons », précise Thierry. Au moment de la mise à la lutte, toutes celles qui ont eu un problème ou qui ne sont pas en état sont aussi éliminées… Il ne faut pas faire de sentiment.
La rigueur est de mise dans le suivi de l’alimentation également. Les rations sont calculées pour correspondre au plus près des besoins. « En été, au moment des mises bas, nous apportons de l’eau dans des bacs pour que les animaux boivent suffisamment », souligne Thierry.
La participation aux réflexions « Robustagno » les a déjà conduits à modifier leur bâtiment pour améliorer l’ambiance. « Nous avons installé des écailles sur les deux pans du toit de la bergerie et de larges ouvertures en bac acier perforé sur les pignons au-dessus des portes », déclarent-ils.