Gagner du temps au quotidien

FAIRE UN BILAN TRAVAIL

« Avant de s’équiper pour alléger l’astreinte, mieux vaut faire un bilan du travail pour déterminer où investir. Pour gagner du temps, c’est parfois l’organisation du bâtiment qui est à revoir en premier », relève Jean-Charles Commandré, de la chambre d’agriculture de Lozère. Dans les élevages laitiers, la traite est souvent le premier poste à optimiser, avant l’affouragement. « En élevage ovin, avec des tapis d’alimentation dans la bergerie, on gagne déjà du temps. Le robot permet d’aller plus loin. Dans un Gaec familial, par exemple, c’est une solution quand le père prend sa retraite et que le fils veut arriver à tout faire seul », note-t-il.

Automatisation

DISTRIBUTIONS PROGRAMMÉES

Dans l’exemple ci-contre, en élevage ovin, le robot d’alimentation coûte 150 000 €. Il comprend une mélangeuse stationnaire, qui réceptionne automatiquement les fourrages depuis deux stockeurs en fonction des quantités programmées. Le mélange préparé est ensuite transféré dans une trémie autonome, qui réceptionne également la céréale, le tourteau ou la luzerne déshydratée depuis les cellules de stockage. Cette trémie, accrochée à des rails suspendus, déverse ensuite la ration sur le tapis d’alimentation choisi. Le temps de travail est réduit le matin, car il n’y a plus qu’à remplir les stockeurs de fourrages, et l’astreinte du soir est supprimée.

RATIONS MIEUX AJUSTÉES

Cet équipement permet de différencier les rations correspondant aux besoins des différents lots d’animaux sans charge de travail supplémentaire pour l’éleveur. « Cela facilite l’allotement en bergerie », note Nathalie Rivemale, de la chambre d’agriculture de Lozère. De même, le nombre de distributions par jour peut être augmenté, ce qui permet de fractionner le concentré tout en l’amenant dans une ration complète. « Les brebis trient moins et consomment plus de fibres. Cela améliore la rumination. »

INFORMATIQUE A GÉRER

Prendre en main la programmation nécessite un peu de temps au démarrage. « Il faut se sentir à l’aise avec l’informatique », note Guylain Nurit, de la chambre d’agriculture de Lozère. « Avec un robot, il y a aussi des risques de panne. Avant d’investir, mieux vaut vérifier la disponibilité du SAV », conseille Jean-Charles Commandré.

Avec un salarié

PLUS DE POLYVALENCE

Le salarié ne peut pas être présent sept jours sur sept sur l’exploitation, contrairement au robot. Mais il a d’autres atouts. « Polyvalent, il effectue plusieurs tâches sur l’exploitation, alors que le robot, spécialisé, n’en assure qu’une seule », souligne Guylain Nurit. Le salarié apporte sa présence, son expérience, et peut échanger avec l’éleveur. Le robot, lui, n’a pas de conversation ! « Il convient avant tout de se demander si on a envie de travailler seul ou à deux », relève Nathalie Rivemale. Il faut aussi voir si on est prêt à devenir employeur et prendre en compte le marché de l’emploi local, car trouver un salarié n’est pas toujours facile…