Une étude pilotée par l’Institut de l’élevage (Idele) et le Ciirpo (Centre interrégional d’information et de recherche en production ovine) a testé l’engraissement de 24 lots de brebis de réforme sur 13 sites expérimentaux et lycées agricoles avec différents types de rations. En voici les principaux enseignements. Les chercheurs proposent un outil de simulation gratuit pour mesurer l’intérêt financier de l’engraissement.
Déterminer l’état corporel
Engraisser des brebis maigres
Parmi les conditions influençant l’intérêt économique d’engraisser des brebis de réforme, l’état corporel des brebis en début d’engraissement est primordial. Ce sont les brebis maigres et très maigres qui dégagent les meilleures marges. Sur une échelle de 0 à 5, (de très maigre à très grasse), toutes les brebis présentant un état corporel supérieur à 2 doivent être vendues en l’état. Avec une note d’état corporel initial de 1, la marge brute par brebis est de 45 € contre 14 € pour une note d’état initial de 2. Elle devient négative (- 7 €/animal) avec une note initiale de 3. Un animal maigre n’est pas pour autant un animal malade : les problèmes sanitaires ou les boiteries récurrentes sont rédhibitoires.
Adapter la durée d’engraissement
En moyenne 100 jours
Les brebis maigres assurent des croissances soutenues de l’ordre de 150 g par jour et sont finies en cent jours de moyenne. Pour ne pas induire de charges d’alimentation trop importantes sur des animaux n’ayant pas ce potentiel, il est recommandé de vendre les brebis au bout de quatre mois maximum de finition. Leur repérage dans le troupeau peut se faire par un marquage à l’aide de bombe de couleur. Les essais réalisés sur la ferme du Mourier (Haute-Vienne) témoignent que les deux types génétiques race bouchère (mouton vendéen) et prolifique (F1-île-de-france- romanov) ont affiché des prix de vente et des charges alimentaires comparables.
Privilégier le pâturage
Herbe à 5 centimes d’€/jour
En plus d’être équilibrée, la ration ne doit pas dépasser 20 centimes d’euros par jour (cts€/jour) et par animal pour que l’engraissement des brebis présente un intérêt économique. Les rations à base de paille sont à exclure compte tenu des quantités de concentrés importantes à apporter, de même que les modes d’alimentation à volonté en concentré (comme pour des agneaux de bergerie). La ration la plus économe est l’herbe de printemps : 5 cts€/jour à raison de 17 ares par brebis. De l’ensilage de maïs sans concentré revient à 15 cts€/jour. Il convient de disposer de 140 kg de matière sèche d’ensilage par brebis. Une ration de foin de graminées complétée de 700 g de céréales couvre aussi les besoins pour 17 cts€/jour.
Enfin, du foin de graminées à volonté + 800 g de matière sèche de pulpe surpressée reviennent à 20 cts€/jour : c’est un coût à ne pas dépasser. Aussi, compter 170 kg de foin et 80 kg de pulpe pour la période d’engraissement de cent jours.