À la mi-saison, le bilan est saisissant : 150 dossiers de constats de dommages aux troupeaux transhumants entre janvier et juillet 2023, contre 123 sur la même période en 2022, selon l’OFB. La présence de l’ours dans les Pyrénées et particulièrement en Ariège fait des dégâts. « Les pertes reconnues chaque année sur le territoire ariégeois sont estimées entre 900 et 1000 brebis », partage la Fédération nationale ovine (FNO).

Transhumer ailleurs

Pour Franck Watts, trésorier du syndicat ovin de l’Ariège et éleveur transhumant, « la pression de prédation est intenable. 90 % de la population ursine vit sur quelques vallées de la chaîne des Pyrénées ariégeoises ». L’éleveur a subi 10 % de pertes sur son troupeau lors de la dernière transhumance.

Cette année, il a fait un choix radical : partir transhumer dans les Hautes-Pyrénées, sur une estive encore dénuée d’ours. « C’est beaucoup plus complexe à organiser avec les 2h30 de route à faire. Néanmoins, la tranquillité d’esprit qui résulte de l’absence de l’ours n’a pas de prix, confie Franck Watts. En tant qu’éleveur, on ne peut pas accepter de voir ses bêtes massacrées. »

Sécurité publique

La seule méthode de défense autorisée à l’heure actuelle est l’utilisation de tirs d’effarouchement. Mais la FNO estime que les moyens mis à disposition sont trop faibles. « Les éleveurs exigent que l’État décuple les moyens humains et matériels affectés à l’effarouchement des ours. »

Pour Franck Watts, le débat va plus loin : « On a un problème de sécurité publique du fait de la présence de l’ours sur la montagne et du développement des activités de plein air. La population doit savoir qu’elle court un risque à aller randonner dans les zones de présence de l’ours avérées. »