Le tribunal correctionnel de Foix a rendu son verdict. Rémi Denjean, éleveur et ancien dirigeant de l’association anti-ours ASPAP (Association pour la sauvegarde du patrimoine d’Ariège-Pyrénées), a été condamné, le 6 juin 2023, à six mois de prison avec sursis pour avoir participé à une vidéo datant de 2017. L’actuel président de la chambre d’agriculture de l’Ariège, Philippe Lacube, et un autre prévenu ont, quant à eux, été relaxés.

Deux affaires jugées

Dans cette vidéo par la suite transmise aux médias par clé USB, des hommes armés et cagoulés, à la façon des nationalistes corses, avaient menacé « de rouvrir la chasse à l’ours en Ariège et de mener une résistance active face aux agents de l’État ».

Dans une seconde affaire jugée en même temps et également liée à la présence de l’ours, un autre éleveur a été condamné à deux mois avec sursis pour des menaces contre un agent de l’Office français de la biodiversité (OFB), proférées le 25 août 2017. Ce jour-là, des agents de l’OFB procédaient à une expertise à Saleix, en Ariège, où des brebis avaient été tuées lors de l’attaque probable d’un ours.

Des dizaines de coups de fusils avaient été tirés, à l’arrivée des agents et à chacun de leurs mouvements. « Si mes brebis dérochaient, vous dérocheriez pareil », avait par ailleurs déclaré le prévenu à l’un des agents, en référence aux chutes d’ovins depuis des falaises quand elles se sentent menacées.

La tension monte dans les Pyrénées

Depuis sa réintroduction dans les années 1990, alors que l’espèce était en voie d’extinction, les prédations de l’ours ont mis le feu aux poudres dans les Pyrénées françaises.

Chaque année, des centaines d’attaques sur les troupeaux sont recensées, les éleveurs sont indemnisés, mais l’opposition à l’ours grandit. En 2020, trois ours ont été tués par l’homme dans les Pyrénées et les défenseurs du plantigrade demandent leur remplacement, avec de nouveaux lâchers d’ours. Le dernier lâcher remonte à 2018.