« En 2022, sur l’ensemble de la chaîne pyrénéenne, l’Effectif minimal détecté (EMD) de la population est de 76 ours dont au moins 1 ours est mort en cours d’année », estime l’Office français de la biodiversité dans le rapport de suivi annuel du Réseau Ours Brun diffusé le 31 mars 2023. Le décompte recense 13 oursons, 24 ours bruns subadultes et 39 adultes.

© OFB - En 2022, sur l’ensemble de la chaîne pyrénéenne, l’Effectif minimal détecté (EMD) de la population est de 76 ours.

Une estimation provisoire

Cette estimation pourra être réévaluée en 2023 ou 2024 à la lumière des informations nouvellement collectées, pour calculer l’effectif minimal retenu (EMR). Ce dernier atteint 74 individus pour 2021 : les 70 ours de l’effectif minimal détecté de 2021 auxquels viennent s’ajouter 4 ours détectés en 2022 mais non repérés en 2021. En 2020, l’EMR est de 69 individus.

Ce n’est pas parce qu’un ours n’est pas repéré une année qu’il est considéré comme disparu. « 7 individus, 3 adultes et 4 subadultes, détectés en 2021 n’ont pas été repérés en 2022, mais ne sont pas pour autant considérés comme disparus pour l’instant, explique l’OFB. A contrario, 5 ours, 1 femelle adulte et 4 subadultes non détectés depuis 2 ans, sont considérés comme disparus en 2022. »

Pour l’année 2022, la détection de 4 individus non repérés en 2021 a conduit l’OFB à revoir l’EMD de 2021. Un de ces 4 ours n’avait pas été détecté en 2020. « Cette femelle adulte doit donc être ajoutée à l’effectif minimal retenu de 2020. Avec l’augmentation de la population, ce cas de figure d’ours “redécouverts” devrait se renouveler de plus en plus régulièrement. »

Huit portées au minimum

« Au minimum 8 portées, totalisant 13 oursons de l’année, ont été observées dont l’une est issue d’une femelle primipare, décrit l’OFB. En matière de survie des jeunes, au moins 11 individus sur 16 nés en 2021 ont survécu à leur deuxième hiver. L’un d’entre eux n’avait pas été détecté en 2021. Cette portée a donc été ajoutée aux 8 portées détectées en 2021. » Ces 8 portées correspondent à un peu moins de la moitié des femelles adultes repérées en 2021.

2022 est la troisième année où le réseau a observé le plus grand nombre de femelles suitées depuis les premières réintroductions. En 2023, le nombre de femelles adultes et l’observation des comportements de rut en 2022 « laissent présager un nombre de femelles suitées du même ordre, voire plus important, qu’en 2022 ».

Toutes ces données permettent à l’OFB et au Réseau Ours Brun d’évaluer le taux d’accroissement moyen annuel de la population. Celui de l’EMP atteint +11,23 % dans la chaîne pyrénéenne entre 2006 et 2021.

Une aire de répartition qui rétrécit

Le rapport estime également l’aire de répartition totale des ours dans la chaîne pyrénéenne. Elle est estimée à 5 700 km², soit 800 km² de moins qu’en 2021 et 2 500 km² de moins qu’en 2020. « Cette forte diminution, amorcée en 2020, s’explique principalement par le fait que plus aucun ours n’est équipé d’émetteur GPS depuis le courant de l’année 2020 », explique l’OFB.

© OFB - L’aire de répartition des ours dans la chaîne pyrénéenne est estimée à 5 700 km² en 2022, soit 800 km² de moins qu’en 2021.

De cette évolution à la baisse, il ne faudrait pas conclure que la taille de la population suivra la même tendance. « Le fait que l’aire de répartition soit en diminution ne signifie pas pour autant que la population est en déclin, prévient l’OFB. La population est majoritairement composée de jeunes individus. La forte proportion de jeunes mâles de moins de 4 ans laisse présager une augmentation à venir de l’aire de répartition du fait de leur capacité à disperser vers l’âge de 2 à 3 ans. »