Arvalis a dressé le 10 décembre 2021 un bilan de campagne du lin fibre. L’institut technique souligne une très grande hétérogénéité des rendements : si certaines parcelles n’ont pas été récoltées, d’autres ont été caractérisées par une richesse à 30 %. « La qualité est variable selon les conditions de récolte et les secteurs », a noté Pauline Bregeon, ingénieure régionale chez Arvalis.

 

Le rendement moyen en lin teillé (aux environs de 18 q/ha) est proche de la moyenne des dernières années, alors que le rendement moyen en lin roui non battu (aux environs de 71 q/ha) est un peu plus faible qu’à l’accoutumée. Ces chiffres ne prennent pas en compte les parcelles non récoltées.

Dégâts de verse

Le lin a eu un début de croissance lent par rapport aux autres années, durant cette campagne notamment marquée par un déficit de température au printemps. Toutefois, les parcelles sont ensuite entrées en croissance active en juin : « La fibre a grandi très rapidement, ce qui a fragilisé les linières, avec peu de résistance à la verse », a expliqué Pauline Bregeon.

 

La minéralisation intense au début de mai a libéré une grande quantité d’azote absorbable pour le lin, entraînant ainsi une croissance végétative importante.

 

C'était trop beau.

Alors que mon lin textile avait résisté aux nombreuses pluies du mois du Juin, il n'était pas encore assez résistant pour le gros orage qu'on a pris hier soir sur Abbeville.
Du lin versé, c'est plus compliqué à récolter avec de la perte de filasse. pic.twitter.com/outkPxS0Il

— ChristopheB. (@agritof80) June 29, 2021

 

Il s’est ensuivi une période avec de fortes pluies orageuses, durant la période de floraison. Les dégâts de verse ont été variables, selon l’avancée des cultures au moment des intempéries, et selon les régions. Le secteur du nord du Calvados a par exemple été peu touché par le phénomène. Des dégâts de sclérotiniose (maladie de la verse) ont été signalés, en particulier dans les zones à forte densité de plantes.

Peu de créneaux pour l’arrachage

Le climat a également favorisé le développement de l’oïdium, de la septoriose (dont les symptômes se sont exprimés même sur les lins debout en raison des fortes pluies), et de verticiliose dans les fourrières.

 

Autre conséquence des excès de précipitations, en juillet cette fois-ci : le peu de créneaux disponibles pour l’arrachage. Les chantiers ont pu être réalisés en sous- ou surmaturité. Au contraire, août et septembre ont été synonymes de manque d’eau, fragilisant les fibres.

 

La production de semences de lin a également été touchée par les intempéries. Benoît Normand, ingénieur régional chez Arvalis, souligne une potentielle tension sur les semences disponibles pour la prochaine campagne.