Seulement 25 % des adultes et 5 % des 3-17 ans consomment cinq portions de fruits et légumes par jour. Ce chiffre inquiète le docteur Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition de l’Institut Pasteur à Lille (Nord). « Les fruits et légumes sont une source importante de nutriments. Ils jouent un rôle dans la prévention des cancers, du diabète de type 2, de l’obésité et des maladies cardiovasculaires. Des travaux récents montrent qu’ils limitent aussi la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), les affections respiratoires, les allergies et le déclin cognitif », affirme-t-il.

Si les générations aînées avaient de bonnes habitudes alimentaires, ce n’est pas le cas de jeunes plus familiers des fast-foods.

Les moins de 35 ans sont ceux qui respectent le moins les recommandations internationales (1) en matière d’alimentation. « Les habitudes prises au plus jeune âge restent. Bien s’alimenter passe par l’éducation. Pour qu’un enfant apprécie un aliment, il faut le lui présenter jusqu’à huit fois, mais bien sûr pas huit jours de suite », martèle Marie-Laure Frelut, pédiatre spécialiste en nutrition.

Programme sur trois ans

L’alimentation est un déterminant clé dans les pathologies du XXIsiècle. Le basculement vers des plats industriels engendre un vieillissement vasculaire précoce. « Les enfants obèses sont des jeunes vieux. Ils ont déjà des dépôts de cholestérol », poursuit la pédiatre. La bonne nutrition commence avant même de concevoir un enfant. En effet, l’alimentation de la mère, mais aussi du père, géniteur, a une influence sur la santé du bébé à naître.

L’Aprifel (2) et l’Interfel (3) lancent le programme d’information Fruit and Veg 4 Health, financé sur trois ans par l’Union européenne. Il comportera une campagne vis-à-vis des gynécologues, pédiatres et médecins généralistes, ces professionnels de santé bénéficiant d’une forte écoute. « Nous voulons qu’ils deviennent les ambassadeurs d’une alimentation saine », insiste Christel Teyssedre, présidente de l’Aprifel. Des outils d’information (dépliants, affiches, etc.) destinés aux patients leur seront notamment adressés.

Catherine Yverneau

(1) 400 g de fruits et légumes par jour. (2) Agence pour la recherche et l’information en fruits et légumes. (3) Interprofession des fruits et légumes frais.