À la fin de décembre, le Gasc égyptien a acheté 60 000 t de blé français (soit l’équivalent d’un bateau) dans le cadre de son dernier appel d’offres portant sur 300 000 t. « Il s’agit du premier bateau de blé français qui sera exporté vers l’Égypte depuis le début de la campagne commerciale 2021-2022, relève Marc Zribi, chef de l’unité grains et sucre de FranceAgriMer. Le reste de l’appel d’offres a été remporté par l’Ukraine (180 000 t) et la Roumanie (60 000 t). »
Baisse des prix
Ce regain de compétitivité est notamment lié au repli des prix français depuis fin novembre. « Le marché français a perdu une trentaine d’euros, explique Gautier Le Molgat, d’Agritel. On note aussi une légère détente du prix du fret, facilitant l’alimentation de destinations plus éloignées. »
Début de l’année 2022, les prix du fret au départ de la mer Noire et de l’Union européenne vers l’Afrique du Nord se sont, en effet, rapprochés. « Cela confirmerait une position plutôt compétitive des blés français comparés à ses concurrents, à l’exception peut-être de l’Argentine », précise Marc Zribi.
D’importants volumes ont déjà été exportés en début de campagne par l’Ukraine ou encore la Russie. « D’après les données Taxud, au 24 décembre 2021, l’Ukraine aurait exporté 16 millions de tonnes (Mt) de blé, pour une prévision 2021-2022 de 23,5 Mt, selon UkrAgroConsult », détaille Marc Zribi.
La France a, par conséquent, marqué son retour dans la cour de l’export en deuxième partie de campagne. « Et elle en a besoin : les volumes exportés depuis le début de campagne, en particulier vers les pays tiers, sont plutôt inférieurs à d’habitude », souligne Gautier Le Molgat.
Les récoltes se finalisent par ailleurs dans l’hémisphère Sud, marquant le retour de l’Argentine et de l’Australie à l’export. « L’Argentine devrait être présente sur le marché nord-africain en deuxième partie de campagne », ajoute l’analyste.
Justine Papin