Dans une résolution du mercredi 17 janvier 2024, le Parlement européen vient de s’opposer à la proposition du 24 novembre 2024 de la Commission européenne sur les limites maximales de résidus (LMR) de thiaclopride. 386 députés européens s’y seraient ainsi opposés tandis que 186 l’auraient soutenue.

Interdit depuis 2020

Il s’agit d’une substance insecticide de la famille des néonicotinoïdes qui n’est plus autorisée dans l’Union européenne. « Le thiaclopride a été interdit en 2020 en raison de sa toxicité pour le fœtus et des inquiétudes concernant la contamination des eaux souterraines par des métabolites cancérigènes. Le thiaclopride est également très toxique pour les abeilles et autres pollinisateurs », fait ainsi savoir l’ONG Pan Europe.

« D’une part, nous interdisons ce pesticide hautement toxique dans l’Union européenne pour protéger notre population et nos écosystèmes. D’un autre côté, la Commission souhaite continuer à importer des aliments cultivés ailleurs avec ce même produit chimique toxique, sachant que cela met en grand danger la santé des communautés locales et les ressources environnementales. Aujourd’hui, le blocage du Parlement est un message clair : mettre fin à cette double norme pour tous les pesticides dangereux interdits dans l’Union européenne », juge Pan Europe.

Appliquer une seule règle

Si, dans le règlement (CE) nº 396/2005, il est prévu la possibilité de demander la fixation de LMR pour les produits importés, le Parlement considère ainsi que « le thiaclopride devrait dès lors faire l’objet du même raisonnement et des mêmes règles que ceux appliqués à la clothianidine et au thiaméthoxame », deux autres substances actives de la famille des néonicotinoïdes.

Même si le Parlement n’a pas de réel pouvoir sur cette décision, il invite donc la Commission à soumettre « un nouveau projet visant à abaisser toutes les LMR de thiaclopride à la limite de détermination pour toutes les utilisations et à rejeter toute demande de tolérance à l’importation. »

Exception des pêches et poivrons doux

La proposition de cet automne indiquait que le règlement continuerait de s’appliquer aux produits obtenus ou importés dans l’Union dans son libellé antérieur «  […], à l’exception des pêches et des poivrons doux/piments doux ».

En effet, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) n’avait relevé de son côté qu'« un risque pour la santé des consommateurs en ce qui concerne les LMR pour les pêches et les poivrons doux/piments doux. » Cela explique la position de Bruxelles qui ajoutait qu’il y avait lieu d’abaisser seulement les LMR pour ces produits « aux limites de détermination propres à ces mêmes produits ».