Invité de BFM Business ce mardi 17 octobre 2023, le représentant du leader de la grande distribution alimentaire E. Leclerc prévient qu’il n’y aurait pas de baisses de prix à l’issue des négociations commerciales dont la date de fin a été avancée.
Négociations commerciales avancées : les industriels de l'agroalimentaire vont-ils jouer le jeu ?
— BFM Business (@bfmbusiness) October 17, 2023
"Je ne connais pas de marchés qui vont baisser. Les premières conditions générales de vente qu'on nous propose pour 2024 sont en hausse".
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« Des hausses de coûts à faire valoir »
Alors que les négociations commerciales ont été avancées de six semaines, Michel-Edouard Leclerc estime qu’« on a perdu énormément de temps. C’est évident qu’il aurait fallu dès le printemps que les pouvoirs publics nous fassent signer une charte […] pour créer le cadre juridique pour négocier, et faire profiter aux consommateurs des premières baisses de cours sur les marchés mondiaux. »
Le 9 octobre dernier, l’Assemblée nationale a adopté un projet de loi qui avance la date butoir des négociations commerciales pour faire baisser les prix dans les rayons en 2024. Initialement, le projet de loi ne concernait que les plus gros industriels. Finalement, les négociations aboutiront le 31 décembre pour les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 350 millions d’euros et le 15 janvier pour les autres.
« De trop fortes demandes » des industriels
Conséquence, industriels et distributeurs vont devoir « négocier dans un temps très court », juge le patron des centres E. Leclerc. Mais « c’est très clair, il n’y aura pas de baisses de prix en 2024, prévient-il. Je ne connais pas, sauf marginalement, de marchés qui vont baisser, tout le monde a des hausses de coûts à faire valoir. »
Selon lui, « les industriels ne savent à quelle sauce ils vont être mangés », et arrivent à la table des négociations « avec de trop fortes demandes » de hausses de prix allant de 5 à 25 %. « Les députés ont été soit naïfs, soit manipulés, soit en mode relais lobby, poursuit-il. Mais la réalité est que, quand on nous limite les promotions sur les couches, sur le dentifrice, ça n’a rien à voir avec l’agriculture. Quand on nous oblige à marger sur des produits comme l’Or, Nescafé, la Badoit, alors que ce n’est pas produit en France, c’est sûr que ça ne sert que les grands industriels. Les grandes boîtes profitent des lois faites pour les petits. Il faudrait casser tout ça. »