Les prix payés par les distributeurs aux agro-industriels devraient augmenter d'« environ 10 % » à l’issue des négociations commerciales qui doivent se terminer ce mercredi 1er mars 2023, a affirmé mardi le délégué général de la Fédération du commerce et de la distribution, Jacques Creyssel. « On devrait être avec les grandes marques aux environ de 10 % de hausse à partir du début de mars », a-t-il déclaré sur France Info, expliquant que les négociations « sont terminées pour les PME, pour toutes les marques qui sont très largement françaises ». Le représentant de la distribution a néanmoins indiqué que « les grandes marques […] cherchent à imposer un bras de fer avec des propositions totalement injustifiées de hausses de 15-16 % ».

Des négociations « extrêmement tendues »

Des hausses « impossibles à accepter dans une période aussi difficile en termes de pouvoir d’achat », selon le représentant de la distribution qui a appelé ces marques à « participer aux efforts collectifs », citant Nestlé, Coca, Unilever et Procter & Gamble. « Les enseignes (de la distribution, NDLR) vont naturellement devoir répercuter ces hausses », a estimé Jacques Creyssel, assurant cependant qu'"elles vont le faire de manière responsable en essayant de limiter au maximum les augmentations pour les consommateurs ».

Les négociations sont « extrêmement tendues », a estimé pour sa part sur Radio Classique le porte-parole de Lactalis, Christophe Piednoël, qui a « signé avec deux des grands réseaux de distribution sur cinq ». Le géant du lait demande une augmentation entre 9 % et 15 %, le « point de départ » qui « sert d’abord à rémunérer le prix du lait » payé aux agriculteurs et « correspond à l’augmentation de nos charges », selon Christophe Piednoël.

« Chacun doit faire des efforts dans une négociation, certains distributeurs l’ont fait, d’autres semblent moins prêts à le faire », a-t-il ajouté, sans nommer d’enseigne. Face à l’inflation, Emmanuel Macron a appelé les grandes surfaces à « participer à l’effort ». De leur côté, les distributeurs dénoncent l’absence de transparence et des demandes de hausses exagérées, le patron de Carrefour, Alexandre Bompard, qualifiant même certaines de « délirantes ».

Entrées dans leur dernière ligne droite, les négociations (qui concernent les produits vendus sous marques dites « nationales », comme Danone ou Fleury Michon) devraient encore une fois durer jusqu’à la dernière minute (fixée à minuit, mercredi soir).