La course à la valorisation touche à présent les résidus de la récolte du maïs grain. Pratique déjà présente dans certaines régions de France, la récolte des fanes et rafles de maïs pour la valorisation se répand avec les bioénergies et le manque de paille de céréales. Si certains agriculteurs l’utilisent afin de la transformer en chaleur pour leurs séchoirs, d’autres l’ajoutent dans la ration de leur méthaniseur, ou s’en servent de litière. Cependant, il n’existe pas de méthode de récolte universelle pour ce coproduit, puisqu’il faut prendre en compte la partie broyée au niveau de la tête de récolte, en plus des restes à la sortie du système de battage.

 

Andainer les fanes est une étape critique, puisqu’il faut travailler au plus près du sol, sans prendre le risque de ramener terre et cailloux dans l’andain. © EDT Robillard
Andainer les fanes est une étape critique, puisqu’il faut travailler au plus près du sol, sans prendre le risque de ramener terre et cailloux dans l’andain. © EDT Robillard

Récupérer et andainer les résidus broyés

La méthode de ramassage la plus commune consiste à former un andain après le passage de la moissonneuse, afin de regrouper les résidus broyés par le cueilleur. Mais contrairement à la paille de blé, les fanes de maïs sont déposées à même le sol, car les chaumes ne les retiennent pas.

 

L’andain est ensuite, dans la plupart des cas, récupéré par une presse. © ETA Raimond
L’andain est ensuite, dans la plupart des cas, récupéré par une presse. © ETA Raimond

L’appareil utilisé doit être capable de travailler très bas. Sans compter qu’au vu des conditions souvent humides de récolte, les résidus de maïs sont souvent recouverts de terre pendant la moisson ou au moment de leur ramassage. C’est le reproche principal fait à cette technique. L’andain est ensuite récupéré par une presse, une ensileuse ou une remorque autochargeuse, en fonction de la stratégie de stockage ou de transformation de la matière. Si le cueilleur n’est pas équipé de broyeurs, certains fabricants proposent d’installer des conditionneurs sur leurs broyeurs attelés au tracteur pour créer l’andain.

 

La trémie récupère les rafles à la sortie de la moissonneuse-batteuse à laquelle elle est attelée. La matière n’entre ainsi pas en contact avec le sol et tout est réalisé en un seul passage. © V. Gobert
La trémie récupère les rafles à la sortie de la moissonneuse-batteuse à laquelle elle est attelée. La matière n’entre ainsi pas en contact avec le sol et tout est réalisé en un seul passage. © V. Gobert

Andainer directement sous le cueilleur

Afin de répondre à la problématique du passage supplémentaire pour broyer et andainer sans pour autant modifier sa moissonneuse-batteuse, des constructeurs de cueilleurs proposent d’intégrer ce processus directement à la tête de récolte. Ainsi, des modèles de cueilleurs Geringhoff ou New Holland intègrent un broyeur récupérateur. Celui-ci, grâce à des couteaux courbés, récupère les résidus à la sortie de la tête de récolte et les ramène vers le centre du cueilleur, pour les laisser sortir sous forme d’andain.

Certains cueilleurs sont équipés d’un système de broyage qui récupère la matière et forme un andain entre les roues de la moissonneuse. © New Holland Rochester
Certains cueilleurs sont équipés d’un système de broyage qui récupère la matière et forme un andain entre les roues de la moissonneuse. © New Holland Rochester

 

Une trémie pour la récolte

Comme pour les menues pailles, les rafles de maïs ont droit à leur récupérateur. La trémie, assemblée à la moissonneuse, récupère directement les rafles à la sortie de la machine, sans qu’elles ne touchent le sol. Cette méthode permet de récolter de la matière propre en un seul passage, limitant ainsi les coûts et le tassement sur la parcelle. La trémie est ensuite vidangée dans une remorque qui convoie la marchandise jusqu’au lieu de stockage.

En général, l’andain est repris par une presse, mais selon la valorisation ou la méthode de stockage, il peut aussi être repris par d’autres moyens. L’autochargeuse, par exemple, récupère la matière pour la ramener à la ferme en vrac. Autre solution : l’ensileuse pourra également être dépêchée au champ. © Biochipper
En général, l’andain est repris par une presse, mais selon la valorisation ou la méthode de stockage, il peut aussi être repris par d’autres moyens. L’autochargeuse, par exemple, récupère la matière pour la ramener à la ferme en vrac. Autre solution : l’ensileuse pourra également être dépêchée au champ. © Biochipper

Un assemblage porté sur le châssis de la moissonneuse constituera un gain de maniabilité par rapport à une trémie traînée. Cependant, les essieux des engins ne sont pas toujours dimensionnés pour recevoir le poids supplémentaire, ce qui constitue un risque de perte de garantie, parfois même de casse.

Loris Coassin