Au cours de l’été 2024, la quasi-totalité du territoire européen aura été touchée par un ou plusieurs incidents climatiques, que ce soit des températures plus élevées qu’en moyenne, un surplus de pluviométrie ou au contraire un déficit. Après une révision à la baisse le mois dernier concernant les rendements des cultures d’hiver, la Commission européenne revoit ceux des cultures d’été en baisse de 3 % sur un mois, pour le maïs grain comme pour le tournesol, dans son bulletin mensuel Mars paru le 23 septembre 2024.
Les prévisions sont en effet particulièrement mauvaises dans le centre et l’est de l’Europe. En Roumanie et en Bulgarie tout particulièrement, mais aussi en Hongrie, Slovaquie ou Autriche, des températures très élevées se sont cumulées à un déficit de précipitations, ce qui a eu un impact sur la biomasse et le remplissage du grain.
La Commission européenne prévoit un rendement moyen en maïs grain de 68,4 q/ha, en baisse de 3 % par rapport aux estimations du mois d’août (–7 % par rapport à la moyenne quinquennale à 73,5 q/ha), et un rendement en tournesol à 19,8 q/ha, en baisse également de 3 % par rapport aux estimations d’août (–8 % par rapport à la moyenne quinquennale à 21,5 q/ha). Les estimations pour l’orge de printemps sont, quant à elles, quasi inchangées. Le rendement moyen en Europe est estimé à 44 q/ha pour 2024, soit +8 % par rapport à la moyenne quinquennale de 40,8 q/ha.
Les impacts des inondations non quantifiés
Les impacts négatifs potentiels de la tempête Boris, qui a touché l’Europe centrale et provoque d’importantes inondations depuis une dizaine de jours, ne sont cependant pas encore quantifiés. La Commission européenne mentionne que « les impacts négatifs potentiels sur les cultures ne sont pas seulement dus aux inondations, mais aussi aux dommages causés aux cultures en cours de maturation — risque accru de ravageurs et de maladies, retards de récolte — aux dommages sur les cultures d’hiver récemment semées, ainsi qu’aux dommages durables liés à l’érosion des sols ».
Prévisions positives en France
Dans son analyse par pays, la Commission européenne souligne des perspectives qui sont « globalement positives pour les cultures d’été » au niveau français, et ce malgré des différences régionales en termes de conditions climatiques. Les cultures d’été accusent certes encore un retard de développement en raison du semis tardif et de températures plus fraîches que d’habitude au printemps et au début de l’été. Cependant, « le développement végétatif devrait rattraper son retard et permettre aux cultures d’atteindre leur maturité d’ici à la fin de la saison », estime la Commission européenne. « Les conditions climatiques proches de la moyenne dans le nord et l’est de la France ont été très bénéfiques pour les cultures d’été. Les conditions sèches qui ont prévalu dans l’ouest et le sud de la France ont freiné le remplissage des grains, mais les perspectives de rendement restent supérieures à la moyenne », détaille-t-elle.
La Commission européenne révise ainsi à la hausse ses prévisions pour les cultures d’été françaises. Le plus fort changement concerne le tournesol, dont le rendement est maintenant estimé à 25 q/ha, soit le rendement obtenu l’an dernier dans l’Hexagone, en hausse de 11 % par rapport aux prévisions du mois dernier. Les prévisions concernant le maïs grain en France sont révisées en hausse de 6 % par rapport au mois dernier, à 92,5 q/ha (–6 % par rapport au rendement 2023 mais +6 % par rapport à la moyenne quinquennale). Les prévisions concernant l’orge de printemps restent, quant à elles, inchangées en France à 56 q/ha (-3 % par rapport à 2023 et à la moyenne quinquennale).