Le 26 août 2024, la Commission européenne a révisé à la baisse ses prévisions de rendements pour presque toutes les cultures, dont la plupart s’affichent désormais en dessous de la moyenne quinquennale. Pour les cultures d’hiver, c’est la conséquence des conditions humides qui ont touché une grande partie de l’Europe occidentale et septentrionale. Dans les pays baltes, des précipitations intenses ont entraîné une verse et impacté la qualité des grains, réduisant le potentiel de rendement.

Trop de pluie pour les céréales d’hiver

« Des pluies fréquentes, mais moins extrêmes, ont également gêné les récoltes dans le nord de la France, au Benelux et dans le nord-ouest de l’Allemagne, où les cultures d’hiver avaient déjà été affectées par des conditions trop humides pendant la majeure partie de la campagne », informe la Commission dans son bulletin Mars publié hier.

Par rapport à ses estimations de juillet 2024, la Commission table sur un rendement en baisse de 3 % pour le blé tendre à 56,8 q/ha (moyenne quinquennale à 58,6 q/ha), de 2 % en orge d’hiver à 56,2 q/ha (moyenne quinquennale à 59,1 q/ha), ou encore de 1 % en colza, à 30,7 q/ha (moyenne quinquennale à 31,7 q/ha).

Les prévisions pour l’orge de printemps restent inchangées d’un mois sur l’autre, à 44,3 q/ha, en hausse de 9 % par rapport à la moyenne quinquennale qui est de 40,8 q/ha.

Températures élevées au sud et à l’est de l’Europe

Les températures ont au contraire été « exceptionnellement élevées » au sud, centre-sud et à l’est de l’Europe, affectant les rendements des cultures d’été. Les cultures d’hiver avaient déjà été récoltées, précise la Commission. En Hongrie, Roumanie, Bulgarie et en Grèce, les cultures d’été ont souffert de la combinaison du stress thermique autour des stades de reproduction et du manque d’eau pour soutenir correctement la croissance des cultures.

Par rapport aux prévisions de juillet 2024, les rendements sont estimés en baisse de 2 % en tournesol à 20,4 q/ha (moyenne quinquennale à 21,5 q/ha) et de 4 % en maïs grain, à 70,3 q/ha (moyenne quinquennale à 73,5 q/ha).

Les cultures d’été ont deux semaines de retard en France

En France, les conditions humides enregistrées en juin et juillet ont fortement impacté le remplissage des grains, la maturation et la récolte des cultures d’hiver et de printemps, « pour lesquelles les conditions étaient déjà sous-optimales depuis le début de la campagne », indique la Commission européenne.

Bruxelles note aussi un retard de développement des cultures d’été d’environ deux semaines, « notamment dans l’ouest de la France ». Les précipitations importantes sur la majeure partie de la France ont généralement été favorables aux cultures d’été. « Toutefois, les déficits pluviométriques dans les régions du Sud-Ouest pourraient affecter négativement le rendement des cultures d’été », précise-t-elle.