« C’est en travaillant auprès des éleveurs que j’ai décelé que le lavage des bâtiments avicoles représentait une problématique. Certains y passaient beaucoup de temps ou quand ils faisaient appel à une entreprise spécialisée, les factures étaient vite très importantes. » Nicolas Aliaga a créé l’entreprise de nettoyage de bâtiments avicoles Poultry Services dans la Drôme en juin 2024. Il a pour cela investi dans un système de lavage radiocommandé Lavicole de la marque Rabaud. Son objectif : apporter une solution moins coûteuse pour l’exploitant, car il est tout seul avec son automoteur de lavage sur les chantiers. « J’ai choisi la machine Rabaud parce que ce sont les seuls à proposer un outil complet m’offrant la possibilité de laver totalement tous types de bâtiments avicoles en étant seul et rapidement », explique Nicolas.

La rampe située devant les chenilles sert à nettoyer le sol. (©  Paul Denis/GFA)

Une machine, plusieurs fonctions

Le robot comporte quatre systèmes de nettoyage, une lance manuelle, une rampe fixe installée à l’avant au ras du sol et une seconde rampe montée sur un bras. Le dernier organe de lavage est un peu particulier, il sert à nettoyer les lignes de gamelles et les pipettes. Il est composé de deux plateaux rotatifs et de huit buses (6 à l’entrée et 2 à la sortie). Les deux rampes sont munies de six buses. Celle installée sur le bras peut monter jusqu’à 5 m de haut. Le bras peut aussi basculer sur le côté et la rampe peut pivoter à 180° afin de s’adapter le plus possible à l’architecture des bâtiments. L’automoteur de nettoyage est animé par un moteur thermique essence de 22 ch qui entraîne un groupe hydraulique. L’huile est ensuite envoyée dans les différents organes de la machine. Les chenilles sont indépendamment actionnées via une transmission hydrostatique. Six vitesses d’avancement sont disponibles et elles se contrôlent directement depuis une radiocommande.

Le bras peut travailler à une hauteur de 5 m au maximum. (©  Paul Denis/GFA)

Quelques modifications

« J’ai adapté la machine à mes besoins en y apportant quelques modifications. Par exemple, j’ai ajouté des éclairages et j’ai remplacé le phare supérieur par un spot de piscine étanche. J’en ai aussi profité pour renforcer le support de rotation du bras supérieur, car même si ça arrive rarement, il est possible qu’il heurte un objet et là, ça risque d’abîmer le moteur hydraulique. » Nicolas a aussi ajouté un système venturi pour qu’en plus de pulvériser de l’eau avec les rampes, il puisse y ajouter un produit soit de nettoyage, soit de désinfection. Sinon, à l’origine, les produits ne pouvaient être appliqués qu’avec une lance manuelle. L’entrepreneur compte prochainement alléger le groupe à haute pression installé sur la remorque, afin de s’éloigner de la limite de surcharge quand il roule.

Le système de lavage rotatif peut plus ou moins s’écarter afin d'être sûr de n'accrocher aucune ligne lors du nettoyage. (©  Paul Denis/GFA)

Un groupe annexe

En effet, le système Lavicole n’est pas seulement composé d’un automoteur radiocommandé puisqu’une partie importante du système est installée sur une remorque. Il s’agit du groupe à haute pression muni d’une pompe qui délivre 140 bars et de 87 l/min de débit. Elle est entraînée par un moteur essence de 37 ch et au-dessus de cet ensemble, une cuve tampon de 1 000 litres vient assurer l’approvisionnement de la pompe en eau. « Si jamais la cuve n’est pas suffisante, j’ai trois cuves d’eau souples supplémentaires, qui font respectivement 3 000, 4 000 et 5 000 litres. Je les utilise quand le débit est vraiment trop faible. Je me sers d’un surpresseur pour les mettre en pression et ainsi alimenter la pompe de mon système » précise le chef d’entreprise. Rabaud a ajouté une pompe hydraulique sur le moteur thermique du groupe. Elle alimente le moteur qui sert à la rotation du dévidoir du tuyau d’eau principal qui alimente l’automoteur. Sinon, le tuyau serait trop lourd à manipuler manuellement. Un casier est présent sur le groupe à haute pression. En plus de servir à ranger des accessoires, il dispose d’une prise pour brancher et charger la batterie de la radiocommande.

La lance manuelle sert à faire les finitions et à atteindre les zones inaccessibles avec les rampes. (©  Paul Denis/GFA)

Une utilisation intensive

“La première chose que je fais quand j’arrive sur un chantier, c’est regarder l’approvisionnement en eau. Il me faut au minimum un débit de 40 l/min, mais l’idéal est situé entre 50 et 60 l/min. Si jamais le débit est trop juste, j’installe des réservoirs souples en plus de la cuve tampon montée sur la remorque. Une fois la cuve remplie, je commence en détrempant le bâtiment. De cette façon, tout ce qui est collé et sec va se ramollir. J’applique ensuite le produit moussant et pour finir, je rince le tout. En plus de gérer l’avancement de la machine, je veille à ce que les buses restent à 1,50 m de la surface que je veux laver. Ça n’est pas tant la pression que le débit de 87 l/min qui lave. De toute manière, la machine est tarée à 140 bars » révèle l’entrepreneur. Ce dernier, lorsqu’il contrôle la machine, reste à une distance oscillant entre un et deux mètres. L’utilisation de la laveuse demande une grosse concentration, car en plus d’évoluer dans des zones mal éclairées, il est fréquent d’accrocher une ligne ou de heurter des structures. Les lanterneaux, les finitions et les recoins sont lavés avec une lance manuelle. Dans ce cas-là, l’automoteur reste en stationnaire avec le moteur coupé. Seul le moteur de la pompe à haute pression tourne afin de fournir l’eau. « Sans le robot, je ne pourrais pas enchaîner les chantiers seuls comme je le fais actuellement, ça serait trop physique », se félicite Nicolas.

Le groupe à haute pression est installé sur un plateau routier, qui accueille aussi l'automoteur pour le transport. (©  Paul Denis/GFA)