Julien Geron, éleveur de 160 laitières sur deux sites de la commune de Limbourg en Belgique, a installé un mixeur sur une brouette électrique pour faciliter la distribution du lait aux veaux. C’est principalement pour soulager sa femme Aurélie que le chef d’exploitation s’est mis en quête d’une solution simple et ergonomique pour améliorer la distribution du lait en seau.

« Jusqu’en avril 2023, c’est mon père qui s’occupait de la distribution du lait sur les trois maternités de la ferme. À la suite de son départ à la retraite, j’ai repris cette partie jusqu’à ce que ma femme me remplace. » En effet, après sa grossesse, Aurélie n’a pas repris son travail de comptable.

« J’ai demandé à Julien ce que je pourrais faire pour l’aider sur la ferme, précise l’éleveuse. Il m’a proposé de faire la distribution du lait aux veaux. Au début, sans le taxi lait, la tâche s’avérait très physique. Je faisais plusieurs allers-retours entre le mélangeur et les différentes maternités. Je transportais deux seaux de 15 litres remplis aux trois quarts, plusieurs fois par jour. Julien a donc cherché une solution pour alléger l’astreinte. »

Peu de modifications

« Avant de me tourner vers une solution autoconstruite, j’ai essayé un taxi lait durant l’été 2023, raconte Julien. Mais au-delà du prix, il ne correspondait pas aux besoins de mon exploitation. Faisant suite à cette expérience, je me suis dit que j’allais utiliser mon mixeur de 100 litres pour le transformer en mon propre taxi lait. Je me suis donc mis en quête d’un chariot automoteur pour l’accueillir. »

« J’ai trouvé sur internet une brouette électrique d’une capacité de 500 kg de charge utile. À son arrivée, j’ai retiré la benne de la brouette et j’ai monté le mixeur dessus sans faire de grosses modifications. J’ai simplement percé la plateforme d’accueil de la benne et les pieds du mixeur. J’ai ensuite remis le mixeur à niveau à l’aide d’une plaque, car la plateforme d’origine de la brouette était de biais. »

« Une fois ces modifications faites, j’ai boulonné l’ensemble afin que ça ne bouge pas, mais aussi pour conserver la possibilité de rendre à la brouette sa configuration première. J’ai aussi ajouté une plateforme en Inox pour poser le seau lors du remplissage. Je réfléchis actuellement à l’équiper d’une caisse dans laquelle se trouveraient des médicaments. »

Deux roues motrices

Le chariot est composé de trois roues : une folle qui sert à stabiliser et à diriger l’engin et deux roues motrices dotées de pneus agraires. L’essieu moteur de la brouette est entraîné par un moteur électrique alimenté par deux batteries de 12 volts. Un différentiel est installé pour aider à tourner. Il est ainsi facile d’opérer un demi-tour sur place.

« Au fur et à mesure de son utilisation, j’ai remarqué plusieurs détails qui font qu’il est particulièrement adapté à ma ferme. Par exemple, je peux le laisser en pente, car les roues sont freinées. La garde au sol étant importante, je peux évoluer sur différentes surfaces et passer facilement une ou deux petites marches. La brouette a l’inconvénient de ne pas être en acier inoxydable. Donc lorsque je la lave, elle a tendance à se corroder un peu à certains endroits. Cette marque de brouette étant commercialisée dans un magasin à côté de chez moi, j’ai l’avantage d’avoir un service après-vente », se réjouit Julien.

Soulager l’astreinte

« Désormais, les veaux sont nourris le matin vers 7 h avant d’emmener les enfants à l’école et l’après-midi vers 15-16 h, indique Aurélie. Lorsqu’il fait froid, je refais une tournée vers 22 h. En moyenne, il y a entre 15 et 20 veaux sur la ferme, mais en forte période de vêlage, ce nombre peut monter jusqu’à 40-50. »

L’arrivée du taxi a été salutaire pour le couple, même si les avantages ne sont pas les mêmes pour chacun. Pour Aurélie, le temps gagné n’est pas forcément l’argument, car pour le moment, elle prend en main la machine et reste méticuleuse dans ses manœuvres et dans le remplissage des seaux. Julien, quant à lui, estime avoir divisé le temps de la distribution par deux grâce à son système. Les deux s’accordent tout de même sur le gain en ergonomie et la satisfaction de plus porter des seaux.