Des volailles qui boitent sont synonymes de pertes économiques et de travail supplémentaire pour les éleveurs, et d’un bien-être moindre pour les animaux. Les remèdes dépendent de l’origine de la maladie.

Les boiteries fonctionnelles sont liées à une déformation du squelette. Elles peuvent être d’origine génétique, bien que ce soit de moins en moins le cas, ou nutritionnelle.

Certaines souches sont, par exemple, plus sujettes que d’autres à la rupture du tendon gastrocnémien (au niveau du tibiotarse). Surtout, « la sélection de souches à croissance rapide, avec des volailles plus lourdes et qui grossissent plus vite, a abouti à des animaux trop lourds, trop vite, sur des articulations trop jeunes pour le supporter », explique Nicolas Hénaff, vétérinaire dans les Côtes-d’Armor, en préambule à une intervention lors des Journées nationales des Groupements techniques vétérinaires, du 16 au 18 mai à Nantes (Loire-Atlantique).

Résurgences

Depuis, la sélection de souches résistantes a pu atténuer ce problème, avec néanmoins des résurgences dans certains élevages. Par ailleurs, l’export du poulet léger vers le Moyen-Orient étant en recul, la production française tend à se réorienter vers des poulets lourds pour le marché intérieur. « Il faut donc surveiller une éventuelle réapparition des boiteries fonctionnelles, conseille Nicolas Hénaff. Leur maîtrise passera par la sélection de souches adaptées à un poids élevé, la baisse du poids d’abattage ou l’augmentation de l’âge à l’abattage. » Il est judicieux d’utiliser des souches à croissance plus lente, pour limiter les troubles du développement du squelette. Autre possibilité : modifier les programmes lumineux afin de diminuer la vitesse de croissance, améliorer la qualité d’ossification et, accessoirement, permettre aux volailles de mieux exprimer leur comportement naturel. « On veillera à adapter le programme lumineux en fonction de la souche sélectionnée. »

Une autre cause est la carence nutritionnelle. Un déséquilibre de l’aliment est devenu rare. Il s’agit plus souvent de la conséquence d’une autre pathologie telle qu’une entérite, qui provoque des troubles de l’assimilation des vitamines et oligo­éléments. Or, une carence en phosphore ou en calcium peut entraîner une déformation des membres. Il s’agira alors de compenser le défaut d’assimilation.

Pour les boiteries infectieuses, la guérison passe par un traitement adapté contre le pathogène. « Dans certains cas, une vaccination préventive sur les lots suivants ou les bandes des autres bâtiments est judicieuse, en attendant de trouver la source », conseille Nicolas Hénaff. Ce peut être un nettoyage ou une désinfection inefficace, une eau de boisson contaminée, une dératisation ou désinsectisation inadaptée…