« Lorsqu’un agriculteur me contacte, soit il est un peu perdu et cherche des conseils, soit il a un problème précis (à l’épaule, à la main…) et veut acheter un dispositif adapté, décrit Christophe Cosme, conseiller en prévention à la MSA des portes de Bretagne. Pourtant, la prévention ne se résume pas à : j’ai un problème, je commande une solution. Il est essentiel de prendre le temps de la réflexion et de repartir de la base. »
Trois leviers pour agir
«L’approche doit se faire selon trois angles complémentaires. La solution technique (plancher mobile, robot, exosquelette…) est souvent très efficace, mais elle reste la plus coûteuse. Elle dépend des spécificités de chaque exploitation : ce qui fonctionne chez l’un ne marchera pas forcément chez l’autre. Agir sur l’organisation du travail est la mesure la moins onéreuse et peut s’avérer très efficace, à condition qu’elle soit respectée (par exemple : traire une fois par jour temporairement). Enfin, la troisième piste concerne l’individu lui-même, à travers la montée en compétences grâce à des formations (amélioration continue, gestes et postures, sécurité, prévention…). Il est donc nécessaire d’agir sur ces trois leviers."
«Lors d’un accompagnement, je prends toujours comme base le Document unique d’évaluation des risques (DUER), qui offre une photographie de la sécurité sur l’exploitation. Globalement, les normes sont respectées. Mais lorsque l’on analyse les postes en détail, en tenant compte des risques et du temps passé, certains indicateurs ne sont plus au vert. Cette démarche permet à l’agriculteur de prendre conscience qu’en améliorant ses pratiques, il préserve non seulement sa santé, mais il gagne aussi en temps et en performances et, par conséquent, en rentabilité. »