La campagne 2023 de maïs s’est « bien passée », malgré des craintes au cours du cycle de cultures, a indiqué Franck Wiacek, directeur des actions régionales et de l’animation filières d’Arvalis, le 18 octobre 2023, lors d’une conférence de presse organisée par l’AGPM.
Les semis ont débuté précocement, puis se sont étalés « au regard d’un climat chaotique sur les territoires de production du maïs », rapporte Franck Wiacek. La levée des maïs semés plus tôt a été ralentie par les faibles températures, rendant ces parcelles sensibles aux ravageurs. Les semis tardifs ont quant à eux bénéficié de conditions poussantes. Les chaleurs en juin ont permis de rattraper le retard de la période de semis.
Des pluies favorables
L’intégralité des apports azotés n’a pas été valorisée, en raison d’un manque de pluie. La floraison a été plus tardive et étalée que la normale dans un grand nombre de régions, en lien avec les semis retardés. L’eau en début et fin de cycle a cependant été favorable à la culture. « Les stress ont été limités par le retour des pluies fin juillet et début août », rapporte Franck Wiacek. En zone irriguée, les pluies estivales ont limité les prélèvements, divisant par deux le nombre de tours d’eau en moyenne comparé à 2022.
Franck Wiacek note un déficit de rayonnement sur la façade nord pendant la phase d’installation de la graine et le remplissage. Cela a entraîné un phénomène de « bouchons », c’est-à-dire des épis qui ne se remplissent pas jusqu’au bout.
Rendement moyen à 101 q/ha
Les récoltes, qui ont débuté un peu plus tardivement que la normale, se déroulent dans de bonnes conditions. Le climat plutôt sec favorise la récolte d’un grain peu humide. Au 10 octobre 2023, Arvalis estime la surface du maïs en France (hors maïs semences) à 1,3 million d’hectares, dont 60 400 ha de report du maïs fourrage vers le maïs grain.
L'institut estime les rendements du maïs (hors maïs semence) à 101 q/ha : 115 q/ha pour les parcelles irriguées, et 92 q/ha pour les maïs pluviaux. La production française de maïs est, pour l’heure, attendue à 13,1 millions de tonnes. Dans sa dernière publication Agreste, le ministère de l’Agriculture tablait, lui, pour une récolte à 12,1 millions de tonnes.
Baisse des surfaces
La sole de maïs grain en France a baissé de 10 % entre 2022 et 2023. La récolte décevante de l’année dernière en grain comme en fourrage, liée à la sécheresse, mais aussi des inquiétudes sur la disponibilité de l’eau ont découragé les producteurs. Ce recul est aussi structurel. « Entre 2013 et 2023, on a perdu près de 500 000 ha », appuie Franck Laborde, président de l’AGPM.
Côté marché, depuis l’automne 2022, les prix du maïs sont orientés à la baisse. L’arrêt du corridor céréalier en mer Noire, avec la crainte d’un afflux de volumes ukrainiens sur le marché européen, et une production mondiale au rendez-vous font pression. « La tendance de baisse pourrait s’inverser avec le phénomène El Niño qui pourrait avoir des impacts importants sur la pluviométrie en Amérique du Sud », explique Franck Laborde.