Le bilan des attaques de loups au 31 mai 2025 est déjà bien en avance par rapport à la même date de 2024. Les chiffres pour la France publiés par la Dreal (1) Rhône-Alpes, le 2 juillet 2025, font état de 815 constats supplémentaires et 2 500 victimes en plus.

La zone de présence historique du prédateur, Provence-Alpes-Côte d’Azur, est la plus fortement impactée avec 522 constats de plus au 31 mai 2025, qu’à la même date de l’an dernier, et près de 1 500 victimes supplémentaires en seulement cinq mois, sachant qu’à cette date une grande partie des animaux avait rejoint le pâturage depuis peu.

Une présence qui fait défaut

« C’est la conséquence du ralentissement des autorisations de tirs par les louvetiers, s’insurge Jacques Courron, président de la Fédération régionale ovine du Sud-Est (Frose). Ce coup de frein est antérieur au courrier de la préfète. Les élevages de la région sont sous une pression insupportable ! » s’emporte-t-il.

Pour le responsable syndical, le plus dommageable, c’est l’absence des louvetiers auprès des troupeaux. Ces tireurs assermentés n’atteignent que rarement leur cible. Lorsqu’ils sont en poste, les prédateurs les « sentent », ce qui limite leurs interventions sur les troupeaux. « Un louvetier n’a qu’une chance sur vingt de tirer un loup lors d’une ses sorties », explique Jacques Courron.

Ce nombre élevé des attaques renforce les soupçons des éleveurs d’une sous-estimation du nombre de loups réalisée par l’Office français de la biodiversité (OFB). Une évaluation officielle de l’effectif lupin ferait grimper le quota de 192 prédateurs à prélever pour l’année 2025. Ce chiffre étant déjà fortement entamé à la montée en estive le 4 juillet 2025, puisque 75 loups ont déjà été abattus.

Beaucoup d’autres régions françaises sont aussi dans le rouge, même si la pression est moindre. Par exemple La Bourgogne-Franche-Comté, où le département de la Nièvre en particulier enregistre près de 300 victimes de plus que l’année dernière au 31 mai 2025.

Dans l’Ouest, le Finistère enregistre beaucoup de pertes supplémentaires (+197 bêtes tuées en plus), tandis qu’à l’est, la Haute-Marne est sous tension, tout comme le plateau de Millevaches où l’installation d’un mâle et d’une femelle a été notifiée au début de l’année.

(1) Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et du logement.