Un projet d’arrêté (en consultations publiques jusqu’au 10 juin 2025) vise à modifier les conditions et les limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction des loups peuvent être accordées par les préfets. Ils concernent les élevages bovins, équins, asins, compte tenu de l’absence de moyens de préventions efficaces disponibles. Ces tirs sont autorisés sous réserve de la mise en place d’au moins une « mesure de réduction de la vulnérabilité » pour chaque lot d’animaux.

Les mesures de réduction de la vulnérabilité :

  • Vêlages en bâtiment ou en parcs renforcés, ou à proximité immédiate ;
  • Élevage d’animaux de moins de 12 mois en parcs renforcés proches des bâtiments d’exploitation ou en bâtiment ; - Mélange d’âges et de types de bovins et équins (pas d’animaux de moins de 12 mois seuls) ;
  • Présence de bovins à cornes dans le lot concerné ;
  • Visite quotidienne des lots concernés ;
  • Regroupement des lots pour constituer des troupeaux plus importants en nombre ;
  • Utilisation d’un système d’alerte et intervention humaine : colliers GPS connectés sur les animaux ou utilisation des pièges photos GSM disposés sur les zones de pâturage qui peuvent alerter de la présence des loups ;
  • Regroupement nocturne dans une enceinte protégée (en bâtiment ou par une clôture électrique) ;
  • Mise en défens (clôtures) des zones dangereuses comme les barres rocheuses ;
  • Une des mesures de protection au sens de l’arrêté du 30 décembre 2022 susvisé parmi : gardiennage renforcé ou surveillance renforcée, chiens de protection des troupeaux, parcs électrifiés ;
  • Renforcement du rythme d’inspection des animaux pour atteindre au moins une visite quotidienne pour les lots qui ne seraient pas déjà soumis à cette obligation au titre de l’arrêté du 25 octobre 1982 modifié ;
  • Toute autre mesure découlant d’une analyse technico-économique territoriale validée par le préfet coordonnateur.

Une seule mesure pour le troupeau

« Une mesure de réduction de vulnérabilité par lot » n’est pas acceptable pour les représentants du syndicat majoritaire (1). Ensemble, ils ont adressé un courrier aux ministres de l’agriculture et de l’écologie, leur indiquant que cette mesure « accroît lourdement la charge administrative de suivi des éleveurs, la plupart d’entre eux ayant de nombreux lots à gérer ».

Les élus demandent aussi que les tirs dérogatoires soient autorisés pour une durée de cinq ans, afin d’harmoniser leur régime avec celui appliqué pour les troupeaux ovins.

(1) Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, Pierrick Horrel, président des JA, Sébastien Windsor, président de chambre d’agriculture France, Michèle Boudoin, présidente de la FNO, Patrick Bénézit, président de la FNB, Yohann Barbe, président de la FNPL, Marianne Dutoit présidente de la FNC, Jack Salingardes, président de la FNEC.