Le plan loup semble faire l’unanimité contre lui. Le 23 janvier, la FNSEA, Jeunes Agriculteurs, la Fédération nationale ovine, l’Assemblée permanente des chambres d’agriculture, l’Association nationale des élus de montagne (Anem) et l’Union pour la sauvegarde des activités pastorales et rurales (Usapr) ont rencontré la conseillère du président de la République en charge des questions agricoles pour lui faire part de leurs inquiétudes maintes fois détaillées.
Ils revendiquent toujours l’objectif de parvenir à zéro attaque et refusent toute conditionnalité des indemnisations des troupeaux prédatés à leur protection. Ils rejettent toute gestion différenciée selon le type d’élevage et le territoire. La sortie du loup de la Convention de Berne et de la directive Habitats, est aussi une priorité de leurs revendications.
À la veille des vœux d’Emmanuel Macron au monde agricole, les éleveurs et les élus attendent « un geste fort » de la part du chef de l’État.
La Confédération paysanne a indiqué aussi qu’elle l’interpellera aussi demain sur le sujet de la prédation en rappelant qu’en 2017, « 12 000 victimes sont comptabilisées, 33 départements sont touchés et des milliers d’éleveurs sont en détresse. »
Des députés déçus
Arnaud Viala, député de l’Aveyron, est sorti très déçu mardi de Matignon. Reçu avec un groupe de députés, de droite et de gauche, par un conseiller du Premier ministre, pour témoigner de la « gravité de la situation » dans les zones où sont présents les loups, il a peu d’espoir que le contenu du plan évolue. Il prévoit des rencontres avec les professionnels et de « durcir » le ton.
Le plan loup affole les maires des communes rurales. Yann Souriau, maire de Chichilianne (Isère), s’inquiète de l’augmentation du nombre de chiens de protection. « Un accompagnateur de montagne a été attaqué cet été par l’un d’entre eux, raconte-t-il. Mordu par le chien, il a eu 11 jours d’arrêt de travail. Mais il ne reviendra plus dans la réserve du parc du Vercors et les touristes non plus. Cela devient trop dangereux. À la suite de l’attaque, j’ai demandé une analyse du comportement des chiens par un vétérinaire. Mais celui-ci n’a rien décelé d’anormal. » Yann Souriau est un membre actif du collectif (d’élus et d’éleveurs) qui milite pour plus de transparence autour des analyses génétiques des loups.
Ils envisagent des actions juridiques. La première concernera le lancement « de procédures d’accès aux documents administratifs concernant les 5 000 analyses réalisées par l’ONCFS depuis 25 ans. Nous voulons obtenir aussi des tribunaux la réalisation d’analyses contradictoires officielles ».