« Depuis ce printemps, les attaques sont de plus en plus fréquentes sur mon troupeau, se désespère Sophie Garnier de Boisgrollier. Le 26 juillet, j’ai retrouvé 10 brebis sur le carreau. Depuis quelques semaines, mon troupeau est attaqué tous les deux jours. Les agents de l’ONCFS sont venus à plusieurs reprises constater les dégâts. Selon eux, ce n’est pas l’œuvre des loups, mais celle de chiens errants. »

Des modes opératoires différents

Pour l’éleveuse, le mode opératoire des deux espèces est complètement différent. « Mon troupeau a déjà subi des attaques de chiens, explique-t-elle. Ils ne déplacent pas les moutons. Ils attaquent les gigots en priorité et les consomment sur place. Leurs mâchoires ne sont pas suffisamment puissantes pour broyer les carcasses de la manière où nous les retrouvons. » Beaucoup d’agneaux disparaissent sans laisser aucune trace. Un jour, Sophie en a retrouvé un dont la tête avait été arrachée. Le temps qu’elle retourne sur l’exploitation pour chercher de quoi ramener les restes, ils avaient disparu.

 

« Ma situation est aberrante », s’insurge l’éleveuse. En cette fin de septembre, elle devrait mettre ses lots de brebis en lutte, mais elle tarde à prendre la décision. À quoi bon préparer les brebis, si elles doivent être dévorées. « Je doute sans cesse des décisions à prendre », explique-t-elle. Deux jeunes chiens de protection sont arrivés sur l’exploitation, mais à moins d’un an, ils ne sont pas encore opérationnels.

Des chevreuils méfiants

Sophie Garnier de Boisgrollier a aussi passé son permis de chasser. Un jour prochain, elle sera sûrement autorisée à défendre son troupeau.

 

En attendant, même les chasseurs constatent une évolution du comportement du gibier. Habituellement, les chevreuils sont très abondants dans la région, mais ils semblent être devenus très méfiants. « Les trois sociétés de chasse du secteur détiennent plus de 200 bracelets, mais depuis l’ouverture de la chasse, ils n’en ont tué aucun. »