Quand la musique s’invite à la ferme

Vendredi 20 juin 2025, c’était l’effervescence à la ferme de la Carmoye, située à Cannectancourt, dans l'Oise. Il fait encore chaud, les artistes, tous professionnels, se préparent. Les spectateurs, une cinquantaine ce soir-là, prennent place sur les sièges et les ballots de paille installés sous la grange, dans une ambiance conviviale. Le concert de jazz peut commencer.

« Nous accueillons cette manifestation pour la deuxième année consécutive, expliquent les exploitants Bertrand et Isabelle Chauffier. Ce qui nous intéresse, c’est de faire découvrir notre lieu de vie et de travail aux spectateurs et de dialoguer avec eux sur notre métier lors d’un verre de l’amitié après le concert. »

Créer du lien

Avec son association « Tous mes rêves chantent », Hélène Paillette est à l’origine des « Concerts à la ferme », festival insolite initié en 2023 dans l’Oise et l’Aisne. « J’ai répondu à un appel à projet du ministère de la Culture visant à proposer des spectacles ou des concerts dans des lieux de vie ou de travail, indique-t-elle. Quoi de mieux que d’aller dans une ferme, souvent considérée comme le centre de l’activité rurale ! Cela existait déjà pour le théâtre mais pas pour la musique car les conditions climatiques et acoustiques ne sont pas toujours réunies. »

Hélène Paillette a notamment reçu l’aide d’Hervé Ancelin, ancien président de la chambre d’agriculture de l’Oise, qui l’a mise en contact avec des agriculteurs pour organiser les dix concerts de la première édition. L’année suivante, plus d’une quinzaine de spectacles ont été joués dans des exploitations mais aussi des lycées agricoles. Cette année, le projet a encore pris de l’ampleur avec vingt-cinq concerts dans huit départements, dont six en dehors des Hauts-de-France (1).

« Ces concerts au cœur de la ruralité rendent accessible la musique à ceux qui n’ont pas l’habitude d’y aller, soutient Hélène Paillette. Les spectacles se veulent intimistes, avec un lien chaleureux entre le public et les musiciens. » La directrice artistique, qui s’appuie notamment sur du mécénat, souhaiterait développer ce festival itinérant dans d’autres exploitations et à d’autres périodes de l’année (en hiver par exemple, dans des salles fermées).