La cesta punta est le jeu de balle le plus rapide au monde, « 313 km/heure au Guinness des records », explique David Minvielle, agriculteur à Carresse-Cassaber dans les Pyrénées-Atlantiques. Cette spécialité de la pelote basque est un sport réputé et médiatisé dans au moins sept pays : France, Espagne, Mexique, États-Unis, Cuba, Philippines, Venezuela…

David a commencé dès l’âge de sept ans, profitant d’un club tout près de chez lui. Dans sa famille « les autres sont plutôt rugby », mais lui, il a tout de suite aimé l’ambiance des frontons et retrouver les copains pour « taper la pelote ». À 16 ans, il monte au Biarritz Athlétic Club (BAC), « je voulais apprendre plus, côtoyer les professionnels », résume-t-il, simplement. Champion de France sénior amateur deux années de suite, un impresario espagnol le recrute, ce qui signe son entrée dans le camp des professionnels, à 25 ans. Douze ans maintenant qu’il pratique la cesta punta « en pro », conciliant travail et passion, jouant multiples parties et gagnant des trophées, en équipe de France ou en tournois, avec des coéquipiers espagnols ou américains, traversant l’océan Atlantique pour des rencontres internationales, des coupes du monde à Cuba, au Mexique ou en Floride. Champion du monde David ? Parfaitement, avec l’équipe de France en 2017.

« Le sport m’a ouvert les yeux sur un autre monde »

Bye-bye Miami

Le trentenaire adore ce sport : pratiquer en binôme avec un coéquipier (il joue arrière), faire preuve de force, d’endurance et avoir « le coup d’œil » qui mène au point gagnant. Quand il étudiait en BTS agricole, le Jaï-alaï* de Miami lui proposa un contrat de joueur salarié en Floride. Mais, l’athlète de 1,83 m pour 83 kg fit un choix de vie : « J’ai refusé car j’étais trop attaché aux choses et aux gens d’ici, dont l’exploitation familiale d’ailleurs ! Je n’ai pas de regret car j’ai quand même tout concilié et voyagé. Le sport m’a ouvert les yeux sur un autre monde et je m’y sens plutôt à l’aise. »

Jusque-là technico-commercial pour un groupe coopératif, David a repris la ferme en avril dernier et, malgré les 200 ha de culture à gérer, il espère poursuivre sa passion encore quelques années : « j’ai failli arrêter en 2015, à la suite d’une rupture du biceps. Un moment difficile à vivre mais j’ai récupéré suffisamment de force pour continuer et pouvoir jouer… disons jusqu’à la quarantaine ? ». Dans l’immédiat, le sportif se prépare pour les championnats du monde qui se dérouleront en octobre, à Biarritz. Après, il verra…

(1) Salle de pratique de la cesta punta