Le Petit Poucet, Cendrillon, Peau d’âne, Hansel et Gretel… Tous ces récits merveilleux parlent d’êtres humains qui vivent des choses fortes, traversent des épreuves, combattent. « En fait, ils nous parlent de nous en ce moment ! », relève Claire Guillermin, conteuse en Anjou. Née dans le Lot de parents agriculteurs, cette professionnelle n’hésite pas à pointer les bienfaits du conte. Il s’agit d’une pratique qui demande peu de moyens matériels, idéale en famille ou en petit comité. Lire, écouter ou raconter permet d’être ensemble, de partager une aventure et des émotions communes. « En pleine pandémie de Covid, ces moments sont importants », souligne-t-elle.
Bâtir Des ressources
Au-delà, ces histoires donnent la possibilité aux enfants de construire un imaginaire, et donc des ressources pour les temps difficiles. « Ce qui n’est pas le cas des écrans, qui imposent une image », poursuit la conteuse. Très structurés, les contes décrivent des héros qui restent, dans l’épreuve, reliés aux autres. C’est le cas du Petit Poucet, par exemple, toujours soucieux de ses frères et sœurs. « Sans moraliser, le conte livre une parole qui a du sens. Il nous dit qu’il y a toujours un possible », résume Claire Guillermin, tout en rappelant le plaisir d’écouter un de ces récits. « Le conte s’est longtemps transmis de cette manière, jusque vers 1850, époque à laquelle on a commencé à l’écrire, ajoute-t-elle. Cela explique qu’il résonne en nous bien au-delà des mots, qu’il nous rejoint dans nos émotions. »
Anne Mabire