Installation progressive de la dépendance. La personne passe d’un usage simple, sans conséquences nocives, à une consommation répétée induisant des problèmes pour la santé physique ou psychique, jusqu’à en arriver à la dépendance. Cette addiction naît de la rencontre entre un individu, une substance psychoactive ainsi qu’un environnement.
En agriculture, certains éléments liés au travail mais aussi aux conditions de vie sont des facteurs de risque. Le métier d’agriculteur est souvent pénible physiquement, on ne compte pas ses heures. Les mutations socio-économiques et techniques sont source d’angoisse et parfois de précarisation. Les liens sociaux et la reconnaissance tendent à s’appauvrir.
Un « mal » conscient
Il vous semble que Bernard ne réalise pas ses troubles, qu’il est dans le déni . Or, le déni n’existe pas (sauf en cas de troubles mentaux). La personne dépendante sait qu’elle se fait du mal, ainsi qu’à son entourage, mais le manque d’alcool est si insupportable qu’elle ne peut s’empêcher de consommer. Cette situation est source de culpabilité et il arrive que la personne boive en cachette pour ne pas décevoir ses proches.
Éviter les reproches
Pour aider Bernard, vous pouvez entamer le dialogue en partant de vos propres inquiétudes. Il faut absolument éviter les attitudes agressives, dévalorisantes ou culpabilisantes qui risqueraient de le « braquer ».
Des structures spécialisées
Vous pouvez l’orienter vers des professionnels du soin en addictologie. Mais, la démarche doit être à l’initiative de votre frère qui doit s’impliquer dans sa propre prise en charge. Ses enfants peuvent aussi être écoutés et aidés par des professionnels de santé. Car leur souffrance existe. En première ligne, il y a le médecin traitant. Toutefois, Bernard peut avoir des réticences, par crainte d’être jugé. La dépendance à l’alcool est une maladie, mais ni un vice, ni une faiblesse. Il existe des structures spécialisées dans chaque département, les CSAPA, centre de soins, d’accompagnement et de prévention en addictologie. L’accueil y est gratuit et anonyme. Enfin, les hôpitaux généraux et psychiatriques peuvent proposer des consultations, et si besoin des hospitalisations, aux patients concernés.
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