Attendue par certains professionnels, la loi Duplomb n’aura finalement pas permis la réintroduction de l’acétamipride. Après la censure partielle du texte par le Conseil constitutionnel, les filières font part de leurs exigences au gouvernement et au chef de l’État.
Mesures de sauvegarde
« Le rendement sera significativement affecté », annonce déjà la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB) dans un communiqué du 8 août 2025 alors qu’une partie des surfaces betteravières nationales est une nouvelle fois touchée par la jaunisse. Le syndicat des betteraviers interpelle le Président de la République et le gouvernement et demande la mise en place de mesures « drastiques de sauvegarde ».
Parmi elles, l’indemnisation des pertes causées par la jaunisse ainsi que l’investissement dans la recherche de solutions alternatives. La CGB réclame aussi un projet de loi, par filière, pour répondre à « l’encadrement insuffisant » du dispositif de la loi Duplomb pointé par le Conseil constitutionnel.
La procédure de sauvegarde encadrée par l’article 36 du traité de Rome est demandée par l’Association nationale pommes poires et le Collectif Sauvons les fruits et légumes de France (rassemblant des « producteurs en agriculture biologique et raisonnée ») dans des communiqués distincts. « Elle permettra d’interdire l’importation de produits agricoles et alimentaires issus de pays de l’Union européenne (l’UE) qui ont le droit d’utiliser » des produits phytosanitaires interdits en France souligne l’ANPP. L’association compte sur les consommateurs français ainsi que les distributeurs et transformateurs pour « boycotter tous les fruits et légumes et les produits transformés » importés des 26 autres pays de l’UE.
« Un coup fatal » dénoncé par la filière noisette
La nouvelle loi réclamée par la CGB l’est également du côté des producteurs de noisettes. L’Association nationale des producteurs de Noisettes (ANPN) et la coopérative Unicoque se sont adressées elles aussi au Président de la République pour demander une proposition de loi autorisant l’acétamipridre « pour l’usage balanin et punaise sur noisetiers pour 5 années » dans un communiqué du 8 août.
Estimant que la censure partielle du Conseil constitutionnel « sans mesure » compensatoire est « l’acte fatal » qui « condamne » leur filière, elles réclament également 45 millions d’euros au titre des 4 dernières années de production perdues et 20 millions d’euros de soutien annuel, qu’elles imaginent financés par les plus de 2 millions de signataires de la pétition s’opposant à la loi Duplomb.
« Avancée » pour les stockages d’eau
Au contraire, le président du syndicat Irrigants de France, Eric Frétillère a exprimé sur LinkedIn un « véritable soulagement » et « une avancée notable » concernant la reconnaissance de l’intérêt général majeur pour des projets de stockage d’eau (article 5 de la loi). D’après le syndicat, cela permettrait aux agriculteurs souhaitant réaliser un projet de stockage d’eau qui ne respecte pas les conditions des Sdage (schémas directeurs d’aménagement et de gestion des eaux, différents selon chaque bassin-versant) de faire valoir cette condition d’intérêt général majeur auprès du préfet.