Les ministres du Commerce du G7 vont se rencontrer le 28 et 29 octobre 2023 pour un sommet à Osaka au Japon. La perspective que l’Union européenne et l’Australie y scellent leur accord commercial a déclenché plusieurs réactions hostiles. Ce mardi 24 octobre 2023, les producteurs de viande bovine de la FNB et l’interprofession Interbev, les producteurs de viande ovine de la FNO et les producteurs laitiers de la FNPL se sont tous manifestés à travers des communiqués.

La FNO, la FNPL et la FNB n’en font pas mystère : ils restent opposés à tout accord. « Quel sens y aurait-il à mettre en péril notre propre élevage, pour mieux dérouler le tapis à l’agneau et au bœuf australiens ? », s’interrogent-ils.

Pour Interbev, l’absence d’information sur les concessions potentiellement accordées au partenaire océanien pose un problème. « Les professionnels de la filière de l’élevage et de la viande regrettent, qu’une fois de plus, les négociations aient été menées dans la plus totale opacité », écrit l’interprofession dans son communiqué. Et d’ajouter qu’aucun élément n’a encore filtré sur les quotas d’importation qui seront ouverts à l’Australie en viande bovine ou ovine.

Un appel au gouvernement

Interbev redoute par ailleurs les normes auxquelles les viandes australiennes seront soumises. « Aucune information n’a pour l’heure été transmise quant à la mise en place de potentielles “clauses miroirs” afin de conditionner au respect des normes d’élevage européennes l’accès au marché européen pour ces viandes. »

L’interprofession demande donc au « Gouvernement de s’opposer fermement à la conclusion de cet accord » si les quotas d’importation accordés ne se plient pas à l’ensemble des normes « imposées aux producteurs français et européens ».

Les associations spécialisées de la FNSEA pointent de leur côté, des animaux « transportés sur des dizaines de milliers de kilomètres mais aussi, produits selon des standards bien inférieurs aux normes d’élevage françaises et européennes sur le plan environnemental ». Pour eux, le gouvernement doit tout simplement mettre un terme aux discussions et « s’opposer, sans aucune hésitation ni ambiguïté, à ce nouvel accord destructeur pour leur secteur et totalement incompatible avec les engagements pris par la France en matière de souveraineté alimentaire et de planification écologique ».