« Le développement des protéines végétales est un enjeu important pour l’agriculture européenne, sur le plan environnemental comme sur le plan économique. » C’est ainsi que Julien Denormadie a entamé son discours pour la promotion de la production de protéines végétales au niveau européen, devant les ministres de l’Agriculture des États membres, lors du conseil “agriculture et pêche” ce 21 septembre 2020.

 

Le ministre de l’Agriculture français a porté auprès de la Commission européenne et de la présidence allemande une déclaration en faveur des protéines végétales. Réduire la dépendance aux importations de protéines végétales, mais aussi d’intrants azotés, améliorer la qualité des sols, réduire les émissions de gaz à effet de serre, sécuriser les approvisionnements pour les éleveurs, répondre à la demande sociétale en protéines végétales pour l’alimentation humaine… Ce dernier a égrainé une longue liste d’avantages à produire des protéines végétales dans l’Union européenne. Lui qui s’était déjà félicité de débloquer plus de 100 millions d’euros pour les protéines végétales lors de la présentation du plan français de relance.

 

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Facilité la mise en œuvre d’aides couplées

« Les outils de la Pac et, en particulier, les aides couplées font partie des leviers pour développer ces productions. Les États membres doivent disposer dans le futur règlement des flexibilités nécessaires pour mettre en œuvre efficacement les aides couplées aux légumineuses », a-t-il insisté.

 

Le ministre français a également plaidé pour que le critère d’accès aux aides couplées « visant à les limiter aux secteurs en difficultés » soit revu et que les aides ne soient pas plafonnées et soient accessibles aux mélanges de graminées et de légumineuse. Plusieurs États membres ont exprimé leur soutien à la France sur ce sujet, comme l’Espagne, le Danemark, la Finlande, la Grèce, la Hongrie, la Belgique et l’Autriche.

D’autres instruments dans le futur ?

Le commissaire européen à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, s’est dit très favorable à la réduction de la dépendance européenne aux importations. « C’est un sujet qui me tient à cœur. Il est logique que nous essayons de développer les cultures à fort taux de protéines chez nous. J’aimerais améliorer le degré d’autonomie de l’Union européenne. C’est une question de sécurité alimentaire, mais aussi de responsabilité environnementale. »

 

Le commissaire à l’Agriculture a mentionné une « une palette d’instruments favorables aux cultures protéagineuses » prévues par la Commission européenne dans ses propositions pour la réforme de la Pac. Il a évoqué des aides à la production de soja, des programmes régionaux pour les protéines végétales, ou encore une majoration, facultative, de 2 % des aides du premier pilier.