Plus motivée que jamais, Mélina Robert-Michon, trente-six ans, a bien l’intention de rapporter, l’été prochain, un titre olympique du Brésil : « C’est la médaille qui me manque ! » Au lancer de disque féminin, sa discipline, elle a fini à la cinquième place à Londres, en 2012. « Je me suis dit : j’ai raté de peu le podium, je peux aller chercher la médaille », raconte Mélina. Après ce déclic et des mois d’entraînement, en 2013, aux mondiaux d’athlétisme de Moscou, elle envoie un jet à 66,28 mètres et décroche la médaille d’argent. La jeune sportive réitère l’exploit l’an dernier à Zürich. « Elle est volontaire, c’est comme ça qu’elle y est arrivée ! », affirme sa mère, Marie-Noëlle.
Mélina et ses deux frères, Guillaume et Flavien, ont grandi à Colombe, une petite commune de l’Isère, où leurs parents élevaient des montbéliardes. Dans la famille Robert-Michon, la pratique sportive a toujours tenu une place importante. Guy, le père, jouait au rugby, ses fils aussi. Mélina pratiquait le judo avec ses frères, puis le hand, le volley, avant de s’inscrire à l’athlétisme, encouragée par son professeur du lycée. « Lancer le disque me semblait compliqué, confie-t-elle. J’ai cherché à rendre ce mouvement fluide, à l’image d’une danse. » La jeune femme progresse vite, et les résultats sont là.
Athlète et maman
La sportive de haut niveau s’entraîne à temps plein depuis 2008 : quatre à six heures par jour, six jours sur sept. Au stade du Rhône-Parc de Parilly, à Vénissieux, son club, Lyon athlétisme, dispose d’une aire de lancer. Serge Debié entraîne la lanceuse depuis 1997 et Jérôme Simian accompagne sa préparation physique. Grande et musclée, elle multiplie les exercices pour perfectionner son mouvement. Mélina s’exerce aussi avec d’autres athlètes du club, c’est important pour elle.
Son compagnon, Loïc Fournet, ancien lanceur de niveau national devenu ostéopathe, la suit le plus souvent possible lors des compétitions. L’été dernier à Pékin, aux championnats du monde, sa présence a été essentielle. « Je me suis coincé le dos à l’échauffement des qualifications, raconte Mélina. Loïc m’a aidée, mais je n’ai pas retrouvé 100 % de mes moyens. » Elle n’est pas montée sur le podium.
Leur fille Elyssa, cinq ans, a compris que le travail de sa maman se passe au stade. Quand elle l’y accompagne, elle prend son vélo ou bien trace une marelle juste à côté de la piste où tournent Mélina et son disque.