Parfois quasi vénérés, parfois pourchassés pour les troubles qu’ils occasionnent, les singes des neiges du Japon sont célèbres pour les images de leurs bains dans les onsens (sources chaudes naturelles). Il n’y a en réalité qu’un seul groupe qui se baigne dans ces sources : ceux du parc aux singes de Jigokudani, dans la préfecture de Nagano.
Nagano fait partie des « alpes japonaises », au nord-ouest de Tokyo. Dans les années 1950, le développement de stations de ski et le défrichement des forêts ont chassé les singes de leur habitat montagnard. Ils s’installent alors proche du village Yamanouchi, au grand dam de ses habitants et des agriculteurs. En effet, la région est productrice de pommes, dont les macaques se nourrissent. Dans les années 1960, le gouvernement japonais accepte la demande des arboriculteurs de les exterminer.

Pour protéger les singes des représailles, un groupe de personnes, dont les propriétaires d’un ryokan (auberge traditionnelle japonaise) en forêt, décident de construire une structure pour les nourrir afin de les maintenir éloignés des vergers. Ce système est un succès et marque le début du parc aux singes de Jigokudani. De nombreux visiteurs viennent désormais le visiter chaque année. Mais il reste peu fréquenté au vu de sa notoriété, notamment à cause des fortes chutes de neige (la neige recouvre le sol quatre mois par an), l’altitude de 850 m et l’accès limité par un étroit sentier de 2 km.
La meilleure période pour voir les singes des neiges se baigner se situe entre décembre et mars. Toutefois, les macaques y sont présents toute l’année. Ils vivent dans les montagnes aux alentours, mais descendent dans la vallée pour manger. Et s’ils sont capables de se nourrir ailleurs les mois les plus chauds, ils viennent tout de même profiter des repas gratuits. Il est toutefois interdit aux visiteurs de les nourrir, ce qui permet d’être ignoré des animaux.