Il est des endroits qu’on n’oublie pas. Le lac glaciaire de Jökulsárlón dans le sud-est de l’Islande en fait partie. En arrivant par la route 1 qui fait le tour de l’île, vous empruntez un pont sous lequel les icebergs dérivent. En levant les yeux, le plus grand glacier européen, Vatnajökull, s’impose. Sa glace vieille de plus de 1 000 ans, en fondant, se fragmente et d’énormes blocs bleutés de plusieurs tonnes se détachent et glissent dans les eaux de la lagune de 18 km². Lorsque les icebergs sont stables, des phoques viennent s’y reposer. On les aperçoit en se promenant à pied le long de la lagune qui s’étend de plus en plus chaque année, la fonte du glacier s’accélérant. C’est le seul endroit du pays où une langue glaciaire est reliée directement à l’océan atlantique, et c’est aussi ce qui fascine.

Dans le sud de l'Islande, certains icebergs s'échouent sur le sable noir de la plage de diamants (Diamond Beach). (©  Florence Melix)

Après avoir chuté, les icebergs dérivent sur le lac avant de s’engouffrer dans un court chenal. Suivre ce ballet est fascinant. D’abord quasi immobiles, ils accélèrent au gré des courants, se bousculent, avant de se retourner brusquement, provoquant de grosses vagues. Lorsqu’ils atteignent l’embouchure du canal, certains s’échouent sur la plage de sable noir. Avant que la marée ne les emporte, ils sont à la portée de tous. Supports de jeu pour les enfants, ils laissent rêveurs les adultes, entre introspection et sentiment de vulnérabilité. Au coucher du soleil, les rayons transpercent ces joyaux éclatants donnant le nom de Diamond Beach (la plage de diamants) à cette rive.

Ce lieu magique, accessible facilement et gratuitement, attire les foules l’été, voire des équipes de tournage de films ou de clips. Le visiter au printemps ou à l’automne, lorsque les routes sont encore praticables, est idéal, à condition de bien s’équiper contre le froid. Les plus chanceux pourront admirer, à la nuit tombée, des aurores boréales qui se reflètent sur la glace et l’eau.