Dans un recoin de la vallée des Rois préservé de la foule des visiteurs, un escalier clos par une grille métallique mène à KV 17 : Seti 1 (KV pour Kings Valley). Il s’agit du tombeau construit et décoré pour Séthi Ier, un pharaon de la XIXe dynastie, décédé en 1279 avant J.-C. Le gardien valide l’onéreux ticket qui permet d’accéder au souterrain. Les yeux s’habituant rapidement à la pénombre aperçoivent un long couloir s’enfonçant dans les entrailles de la terre. Des rampes lumineuses soulignent des scènes gravées dans l’Antiquité.

Séthi 1er était le père du pharaon très connu Ramsès II. Les rois de l’Empire égyptien faisaient construire un tombeau de leur vivant, espérant y demeurer pour l’éternité. À Louxor, la rive ouest du Nil comprend de nombreuses sépultures creusées dans les roches de la vallée des Rois et de la vallée des Reines. Celle de Séthi Ier est l’une des plus profondes et des mieux préservées. La température constante a bien conservé les pigments des ornementations.
Le premier Européen à y avoir pénétré est un Italien.En 1817, Giovanni Belzoni travaille pour le consul britannique du Caire. Il se lie d’amitié avec les habitants du village voisin et les recrute pour fouiller — piller — les tombeaux. Ils découvrent d’abord la tombe de Ramsès Ier et, l’année suivante, repèrent une entrée scellée. Ils en viennent à bout à coups de pioche. Giovanni Belzoni s’engouffre alors dans la tombe, et comprend que les peintures exceptionnelles ont été réalisées pour un personnage très important. Quand l’égyptologue français Jean-François Champollion déchiffre en 1828 le langage des hiéroglyphes, cette tombe KV 17 est attribuée à Séthi Ier. L’Anglais Howard Carter en poursuit l’exploration au début du XXe siècle.

Des escaliers pentus sont aménagés pour faciliter la visite des chambres funéraires soutenues par d’imposants piliers.Sur les fresques, l’âme du défunt Séthi Ier s’entretient avec les divinités. Partout, humains et animaux semblent dialoguer. Une douce lumière met en valeur les riches illustrations des litanies de Rê (divinité solaire), et autres textes sacrés. Au plafond de la chambre funéraire, à 6 mètres de hauteur, sur la voûte céleste d’un bleu profond, dieux et déesses forment une procession dans l’envoûtant tombeau.